Celui qui se présentait comme étant « sans foi ni loi » a décidé de rompre avec le maire de Saint-Étienne. Pierre Gauttieri, aujourd’hui sans emploi et se prétendant philosophe de pacotille sur Facebook, a été entendu par les juges le 18 décembre dernier. L’homme a reconnu sa participation au chantage de la sextape visant Gilles Artigue. Il affirme également que Gaël Perdriau était le décisionnaire de toute l’histoire. « Perdriau, c’est le maire, le patron, c’est lui qui décide », soutient Pierre Gauttieri.
Mediapart, qui a publié les procès-verbaux, affirme que Pierre Gauttieri incrimine le maire de Saint-Étienne : « La décision du kompromat sur Gilles Artigues revient au maire. C’est bien Gaël Perdriau qui a décidé de faire le kompromat, il a donné son feu vert quand ça lui a été soumis par moi. Il voulait être sûr de tenir politiquement Gilles Artigues », explique Pierre Gauttieri dans un procès-verbal. Il ajoute que le financement du guet-apens contre Gilles Artigue provient de deux subventions municipales versées en 2014 et 2015 à deux associations stéphanoises, agissant comme des écrans de fumée. Les subventions, d’un total de 40 000 euros, auraient été accordées par décision du maire de Saint-Étienne. « J’en ai moi-même parlé au maire, il m’a dit qu’il s’en occupait, il s’en occupait », déclare Pierre Gauttieri.
Gaël Perdriau : « Je conteste avec force ces nouvelles déclarations »
Le maire de Saint-Étienne, présumé innocent, conteste les accusations de son ancien directeur de cabinet. Par l’intermédiaire de son avocat, il déclare avoir « pris connaissance des nouvelles déclarations de mon ancien directeur de cabinet, qui sont en totale contradiction avec celles qu’il a faites depuis le début de la procédure. Je conteste avec force ces nouvelles déclarations. Et je maintiens avec la même force de ne pas avoir demandé, organisé, bénéficié, ni de près ni de loin, d’un quelconque chantage ». Gaël Perdriau continue en refusant de rechercher les raisons du revirement de Pierre Gauttieri, affirmant que cela n’affecte pas sa détermination à se défendre. « En dépit des pressions que je subis, des injures qui me sont lancées et des déceptions que je vis, je me battrai pour démontrer mon innocence et l’inanité des accusations ».
L’opposition de gauche « Saint-Étienne demain », sous la plume d’Isabelle Dumestre et de Pierrick Courbon, annonce dans un communiqué de presse que « Lâché par son fidèle lieutenant, Gaël Perdriau est désormais plus isolé et sa ligne de défense plus fragilisée que jamais. Sa position devient chaque jour plus intenable, autant qu’elle abîme l’image de la Ville. Dans la tourmente qui s’annonce avec l’effondrement du groupe Casino, notre territoire a pourtant plus que jamais besoin d’une gouvernance solide et crédible ».
La gauche demande le départ de Perdriau, maire de Saint-Etienne
Le groupement de gauche écrit : « Alors que de toute évidence, de nouvelles mises en examen se profilent, y compris pour Gaël Perdriau lui-même, quelle sera la réaction de la majorité municipale qui soulignait jusqu’alors qu’il n’était mis en examen « que » pour chantage ? Pour l’honneur de Saint-Étienne, M. Perdriau doit partir, ou ce qu’il reste de sa majorité doit l’y contraindre ». Si les élus de la majorité proche de Gaël Perdriau restent silencieux, le vent commence à tourner dans la population stéphanoise qui ne comprend pas le maintien de Gaël Perdriau aux commandes au moment où la ville traverse une crise avec la vente de Casino. Donnez votre avis sur la page Facebook de 42info.