
« Ma grande force, c’est mon innocence, c’est ce qui me fait tenir », a affirmé le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (ex-LR), le lundi 29 janvier, en réponse aux appels à la démission qui ont été relancés suite à ses nouvelles mises en examen dans l’affaire du chantage à la sextape qui secoue la ville depuis août 2022. Avant l’ouverture du premier conseil municipal de l’année, le maire et président de la métropole a souligné que « la mise en examen n’est pas une condamnation ».
Mi-janvier, l’élu de 51 ans a été mis en examen pour « participation à une association de malfaiteurs » et « détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique ». En avril 2023, il avait déjà été mis en examen pour « chantage » dans cette affaire de vidéo intime, provoquant une première vague d’appels à la démission. Au cœur du scandale se trouve son rôle présumé dans le tournage en janvier 2015 et l’utilisation d’un enregistrement dans lequel on voit son ex-premier adjoint centriste, Gilles Artigues, se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel.
Lors de son audition par les juges d’instruction en décembre, son ancien directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, également mis en examen dans cette affaire, a affirmé que Gaël Perdriau avait donné son « feu vert » au chantage et avait géré son financement, selon des procès-verbaux obtenus par Mediapart.
En plus du désaveu de sa famille politique et des récentes défections de plusieurs élus de sa majorité, une demande de révocation a été adressée dimanche par les trois groupes d’opposition (PS-DVG, Écologistes, PCF) au Premier ministre. Conformément au Code général des collectivités territoriales, cette procédure vise à entendre l’élu visé pour décider si les faits incriminés sont de nature à le priver de l’autorité morale nécessaire à l’exercice de ses missions. Une première demande avait été rejetée fin 2022.
La semaine dernière, l’ancien maire socialiste de Saint-Étienne (2008-2014), Maurice Vincent, a également exhorté la majorité à se dissocier du maire. Il a plaidé en faveur de la présomption d’innocence, une garantie essentielle de l’État de droit, mais a souligné que cela ne devrait pas servir à prolonger une punition collective injuste infligée à la ville depuis plus d’un an.
« Je n’ai pas envie de donner raison à ceux qui cherchent à me détruire, à me salir, à me traîner dans la boue », a déclaré M. Perdriau lors d’une conférence de presse ce lundi, se disant « très calme, très serein ». Il a ajouté que malgré son retrait de la métropole, il reste à la tête d’un groupe de 34 élus, majoritaire au sein du Conseil municipal de Saint-Étienne, qui compte 59 membres.