Dans l’affaire de la sex-tape de Saint-Étienne qui va de rebondissement en rebondissement, les enquêteurs ont retrouvé des extraits de conversations sur une application de dialogue crypté. Le groupe de conversation a été créé le lendemain des premières révélations de Médiapart. Dans ces conversations, ils étaient réunis, le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, son ancien directeur de cabinet, Pierre Gauttieri et trois cadres de la mairie. Ces conversations secrètes sur l’affaire qui met en scène Gilles Artigue et un Escort boy filmé à son insu et organisé par Gilles Rossary-Lenglet et son compagnon, l’élu Samy Kéfi-Jérôme n’ont pas manqué d’intéresser la police. Les juges en charge de l’enquête ont demandé à Gaël Perdriau pourquoi de telles conversations cachées ? « L’objet était d’échanger des conséquences au jour le jour sur notre travail » a expliqué le maire de Saint-Étienne.
Les juges ont demandé pourquoi l’élu, lui, avait programmé l’effacement des messages. « Sur les conseils de mon avocat », a annoncé le maire. Les messages étaient-ils à ce point « répréhensibles » ? ont insisté les magistrats, visiblement intrigués par la méthode. « J’utilise Signal avec ma propre mère », a alors précisé le maire. Imparable.
Pourtant sur les dossiers judiciaires, les juges ont expliqué que les conversations cryptées sur l’application Signal sont souvent utilisées dans le cadre de dossiers de criminalité organisée.