Laurent Garrivier, 41 ans, a été condamné mardi par le tribunal judiciaire de Roanne à cinq ans de prison, dont trois avec sursis probatoire, pour le viol et les agressions sexuelles de son ex-compagne. Le prévenu, qui avait reconnu les faits après les avoir niés dans un premier temps, a également été inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Une relation tumultueuse débutée en 2009
La relation entre Laurent Garrivier et la victime avait commencé en 2009 par une rencontre sur internet. Elle avait alors 16 ans, et lui 26. Le couple s’était installé ensemble en 2011 avant de se pacser en 2014. Une union marquée, selon le prévenu, par un manque de communication et d’activités communes.
En août 2022, alors que leur relation se dégrade, le quadragénaire impose une fellation à sa compagne, un acte qualifié de viol. La victime décide de mettre fin à leur relation tout en continuant à partager temporairement le même logement. Quelques mois plus tard, le 10 octobre, l’homme agresse de nouveau sexuellement son ex-compagne dans sa chambre, allant jusqu’à la menacer avec un couteau.
Le lendemain, encouragée par son employeur, la victime dépose plainte. Elle évoque alors les faits d’août 2022, mais également un précédent épisode de violence datant de 2020.
Des aveux tardifs et un profil psychologique fragile
D’abord en déni complet, Laurent Garrivier finit par reconnaître les faits devant le juge d’instruction. À la barre, il exprime sa honte et avance des explications : « À l’époque, j’étais dans une grande incertitude professionnelle. Le confinement n’a pas arrangé ma situation psychologique. »
Le prévenu admet également avoir des difficultés à respecter le consentement dans les relations intimes : « J’ai compris que j’avais du mal avec le ‘non’. Je travaille dessus et j’ai déjà beaucoup avancé. »
Une expertise psychiatrique met en lumière son profil, le décrivant comme « immature, fragile psychologiquement et dangereux en raison de son fonctionnement. »
Des vies bouleversées
L’avocate de la victime, Me Adeline Tillier, a souligné l’impact durable des agressions sur sa cliente :
« Ma cliente doit vivre avec les stigmates de ces deux agressions. Nous sommes face à des faits graves, qui auraient pu être jugés devant une cour criminelle. »
En défense, Me Camille Thinon a plaidé la nécessité de soins pour son client :
« Plutôt que de se replier sur lui-même, il a explosé. Mais il a respecté scrupuleusement son contrôle judiciaire et montré des progrès significatifs. Une peine de six ans, comme l’a requis le parquet, ne se justifie pas. »
Un verdict ferme mais aménagé
Le tribunal a condamné Laurent Garrivier à cinq ans de prison, dont trois avec sursis probatoire assorti d’obligations de soins. La partie ferme est accompagnée d’un mandat de dépôt à délai différé.
Le prévenu est également soumis à une interdiction d’entrer en contact avec la victime et devra lui verser 9 000 euros de dommages et intérêts. Ce jugement illustre l’équilibre recherché entre sanction et prise en charge psychologique dans ce type d’affaires.