Crise sanitaire et précarité sociale : Gaël Perdriau demande au gouvernement des moyens financiers pour les CCAS
Les conséquences économiques engendrées par la crise sanitaire ont considérablement accentué la précarité en France. Aujourd’hui, près de 10 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Depuis le premier confinement, nous comptons 900 000 demandeurs d’emplois supplémentaires. Les pertes de revenus subies par les Français depuis près d’un an conduisent à une précarité alimentaire inédite : 8 millions de Français ont des difficultés pour accéder à une alimentation décente quotidienne. Les associations enregistrent une augmentation de plus de 50% des demandes et estiment que la moitié des personnes sollicitant les aides alimentaires l’ont fait pour la première fois en 2020.
Le président de la République a annoncé, en décembre, la mise en place de chèques alimentation distribués par les CCAS. Bien que cette aide paraisse indispensable, il convient de se questionner sur ses modalités de financement et plus globalement sur la situation financière des CCAS, extrêmement sollicités tout au long de la crise sanitaire.
C’est la raison pour laquelle Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, président de Saint-Etienne Métropole et Président de la commission des affaires sociales de l’AMF a tenu a adresser un courrier à Olivier Véran, ministre de la santé et des solidarités, afin d’obtenir des précisions quant à la compensation par l’Etat du coût de la distribution de ces chèques alimentation par les CCAS.
Gaël Perdriau explique : « La mise en place d’un tel dispositif aura des conséquences financières importantes pour les communes, car le financement des communes constitue une large proportion du budget des CCAS. Or, depuis la survenance de la crise sanitaire, les communes ont été contraintes de voter des subventions exceptionnelles pour les soutenir, en raison de leur forte mobilisation en matière d’aide alimentaire, d’hébergement d’urgence et d’équipement des personnels travaillant au contact des personnes vulnérables. Toutes les communes sont concernées par l’augmentation d’une tension financière de leurs CCAS.»
Rappelons qu’en 2020, les collectivités locales ont subi une recentralisation massive de leurs moyens financiers et la remise en cause de 29 milliards d’euros de recettes fiscales. En 2021, elles seront confrontées à la poursuite du rationnement de leurs dotations et devront assumer la non compensation intégrale des pertes de recettes et de coûts induits par la crise sanitaire. De ce fait, les réponses apportées par l’Etat sont largement insuffisantes par rapport aux dépenses nouvelles et pertes des collectivités territoriales évaluées à plus de 8 milliards d’euros sur 3 ans.
Le maire de Saint-Etienne conclut : « Compte tenu de la nécessité d’accompagner les plus vulnérables et de compenser le manque de moyens des communes face à l’augmentation de la précarité, je souhaite que vous puissiez anticiper les moyens supplémentaires dont les CCAS auront besoin pour aider les plus précaires, car les communes ne pourront compenser une nouvelle fois cette dépense supplémentaire, pourtant essentielle pour répondre à l’urgence sociale. »
Source & texte : Ville de Saint-Etienne.