Hôtel de Ville de Roanne. ©42info
Jean-Luc Chervin, maire de Riorges et vice-président de Roannais agglomération en charge des transports, a été convoqué par les enquêteurs. L’audition porte sur les conditions d’attribution de la délégation de service public (DSP) à Transdev en mars 2021 pour l’exploitation du réseau Star.
Le groupe d’opposition municipale 88 % avait saisi le procureur en questionnant ce choix et les liens professionnels entre Yves Nicolin et Benoît Licour, alors directeur développement chez Transdev. Ces connexions ont également été relevées dans le rapport de la Chambre régionale des comptes.
Sandra Creuzet-Taite auditionnée sur le centre aqualudique
La maire du Coteau a été entendue dans le cadre de l’enquête ouverte suite au signalement qu’elle a elle-même déposé le 25 octobre 2023. Celui-ci concerne les conditions d’attribution du marché de maîtrise d’ouvrage du centre aqualudique, dont les travaux viennent de débuter, ainsi que la création d’un groupe WhatsApp regroupant les membres du jury.
Yves Nicolin avait expliqué que cette démarche reposait « sur un café pris avec quatre des cinq membres élus du jury et la création d’une boucle WhatsApp dont le seul but était d’expliquer le fonctionnement bien particulier du jury de concours ». Jean-Luc Chervin, membre du jury mais non intégré au groupe WhatsApp, avait également été auditionné dans cette procédure.
Un signalement visant la maire du Coteau
Sandra Creuzet-Taite fait elle-même l’objet d’un signalement déposé le 30 avril 2025 par Bernard Gabert, élu d’opposition costellois. Celui-ci dénonce l’absence de mise en concurrence pour la cession du terrain de l’ancienne piscine à Chaz Immo et un possible conflit d’intérêts : l’architecte du projet serait le fils de Jean-Pierre Taite, mari de la maire. « Elle s’estime innocente des faits qui lui sont reprochés », précise son avocat, Me André Buffard.
Marie-Hélène Riamon et Denis Vanhecke, conseillers municipaux d’opposition à Roanne, ont été auditionnés par la police judiciaire. Tous deux confirment leur audition mais refusent d’en dire davantage, à la demande des enquêteurs, tant que les investigations sont en cours.
Un cahier saisi en mairie de Roanne
Le 22 octobre, deux enquêteurs se sont rendus en mairie de Roanne pour saisir un cahier de travail d’un cadre administratif municipal. Ce document retranscrivait le contenu des conseils municipaux avant rédaction des procès-verbaux.
Les policiers ont fait ouvrir le coffre-fort du maire, pensant y trouver ce cahier qui était en réalité conservé par sa propriétaire, venue l’apporter aux enquêteurs.
L’objectif : vérifier que Corinne Troncy (qui a depuis démissionné du conseil municipal) a bien quitté la séance du 10 novembre 2022 lors du vote de deux délibérations actant la cession de parcelles pour des projets immobiliers impliquant son mari, François Troncy, ancien directeur de cabinet d’Yves Nicolin (2001-2008).
Sur une page de ce cahier, l’agent administratif mentionne effectivement le départ de Corinne Troncy durant le vote. Yves Nicolin se réjouit d’avoir pu fournir ces éléments : « C’est nous qui avions parlé de ce cahier il y a plusieurs mois à la PJ qui permet de démontrer que rien n’a été fait de façon illégale. »
Le maire de Roanne précise n’avoir été entendu dans aucune des enquêtes en cours, se doutant qu’il serait « le dernier dans les enquêtes qui le visent ».
Un timing électoral sensible
Ces enquêtes pourraient-elles aboutir avant les prochaines élections municipales ? « Cela semble s’accélérer et on peut penser que cela va déboucher dans un délai assez rapide », estime Me André Buffard. Selon les résultats, elles pourraient peser sur la campagne électorale.
À ce jour, seule une enquête est terminée : celle faisant suite au suicide de Nathalie Goutorbe, ancienne cheffe de cabinet d’Yves Nicolin, le 19 juin 2024. Elle a mis hors de cause le maire de Roanne, tout en évoquant « un climat professionnel délétère ». L’affaire a néanmoins été relancée suite à la plainte déposée par les enfants de Nathalie Goutorbe contre X pour harcèlement moral.
Anne Gaches, procureur de la République de Saint-Étienne, sollicitée sur ces enquêtes en cours, n’a pas donné suite aux demandes de commentaires.

