Le maire de Saint-Étienne souhaite former un nouveau groupe dans sa majorité à l’hôtel de ville. Claude Logier s’est vu retirer ses fonctions d’élu chargé de la circulation et de la mobilité. Lionel Boucher, adjoint UDI en charge des événements, a également été évincé de la majorité du maire de la ville. Ce dernier a aussi pris ses distances avec Gaël Perdriau suite à l’affaire de la sextape. Lionel Boucher n’hésite pas à prendre la parole lors des conseils municipaux pour demander des explications au maire.
Lundi, un communiqué est tombé comme un couperet : « Constatant le manque de confiance réciproque, pourtant nécessaire et indispensable au bon déroulement du plan de mandat municipal, Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, président de Saint-Étienne Métropole, a retiré, ce jour, lundi 17 juin 2024, les délégations d’adjoint chargé de la circulation et de la mobilité, à monsieur Claude Logier. ». Du côté de la mairie, on nous rapporte que dès qu’on n’est pas d’accord avec la majorité, on est rapidement exclu.
Du côté de Claude Logier, la réponse est claire. Il a également envoyé un communiqué de presse : « Je prends acte de la décision du maire de Saint-Étienne de me retirer ma délégation pour perte de confiance. Je paie mes prises de position et mon action pour plus de transparence dans la politique de la ville et de la métropole ainsi que mon soutien à la première vice-présidente de Saint-Étienne Métropole. Je paie donc le système Perdriau. Élu depuis 10 ans au service des Stéphanois et de notre territoire, j’ai toujours mis un point d’honneur à accomplir avec abnégation et dévouement les missions qui m’étaient confiées. Rien ne justifie une telle décision. Je continuerai d’être actif et disponible pour notre ville et ses habitants. » L’affaire prend une tournure inquiétante pour le bon fonctionnement de la ville de Saint-Étienne et vis-à-vis des Stéphanois qui ont fait confiance à une équipe municipale.
Huit autres élus pourraient connaître les mêmes mésaventures que Claude Logier. À la mairie de Saint-Étienne, si on a des désaccords avec le maire, on est prié de sortir. Dans le groupe dissident, on retrouve Paul Corrieras, adjoint en charge de la démocratie locale et de la vie associative, Patrick Michaud, adjoint à la santé, Robert Karulak, adjoint en charge de l’éducation, ainsi que les conseillers municipaux délégués Marie-Eve Goutelle, Alain Schneider, Jacques Phrommala et Jean Jamet.
Les Derniers à Soutenir le Maire de Saint-Étienne
D’après nos informations, il resterait 34 élus à soutenir Gaël Perdriau sur les 59 du conseil municipal. Cela promet quelques animations et phrases sanglantes lors des prochains conseils municipaux. Mais la mairie peut-elle continuer à fonctionner de cette façon ?
Depuis la publication de l’article de Médiapart le 26 août 2022, l’équipe municipale est dans une situation complexe. Pour rappel : un rapport de la chambre régionale des comptes sur les dépenses de communication de la ville et de la métropole de Saint-Étienne épingle l’achat de 100 000 euros de sondages en cinq ans par la collectivité, dont les questions portent en partie sur l’action politique du maire de Saint-Étienne.
Les magistrats se sont penchés sur l’achat, assez classique, de places de foot ensuite redistribuées, pour participer au rayonnement de la ville. Outre le contrat de « sponsoring » passé par la métropole avec le club local de l’ASSE, qui a augmenté de 185 000 à 530 000 euros depuis la relégation du club, les deux collectivités achètent 287 000 euros de places par an pour les matchs, en tribunes et loges. Avec un suivi « insuffisant », selon la CRC, si bien que « les attributions apparaissent peu transparentes ».
Les places sont attribuées principalement à des élus et des associations, mais de manière inégale. En 2021-2022, la dotation métropolitaine a ainsi été répartie pour près de moitié entre quatre communes quand 30 autres n’en ont reçu aucune. En l’absence de motif objectif de distribution, « on ne sait pas en définitive à qui bénéficient les places », pointe la CRC, qui invite la métropole et la ville à se doter de critères précis.
Manque de Transparence sur l’Achat d’Encarts Publicitaires
Il y a aussi un manque de transparence sur l’achat d’encarts publicitaires dans la presse, réalisés en dehors des règles des marchés publics, ou le recrutement des agents du service communication. D’ailleurs, 42info n’a pas été approché par la ville pour l’achat de publicité. Les magistrats pointent l’embauche du directeur de la communication quatre jours après la déclaration de vacance du poste ou celle d’une conseillère technique qui avait elle-même rédigé le profil du poste. Le tout dans un cadre d’augmentation des dépenses de communication malgré la fusion des services métropolitains et municipaux.