
Avec 659 médecins généralistes, soit 0,84 praticien pour 1000 habitants, le département se situe proche de la moyenne régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes (0,86). Pourtant, derrière ces chiffres apparemment rassurants se cache une réalité bien plus préoccupante.
Une génération de médecins sur le départ
Le véritable enjeu pour la Loire réside dans la pyramide des âges de ses médecins. Actuellement, 10% des généralistes du département ont plus de 65 ans, laissant présager une vague imminente de départs à la retraite. Cette perspective s’avère particulièrement alarmante dans un contexte où la relève ne semble pas assurée.
L’impact du numerus clausus : une bombe à retardement
Dans les années 1980, la volonté de réduire les dépenses de santé a conduit à une diminution drastique du nombre d’étudiants en médecine. Le numerus clausus est passé de 8 000 places à seulement 3 500 en 1993, créant un déficit générationnel dont nous payons aujourd’hui les conséquences.
Cette politique myope n’avait pas anticipé deux phénomènes majeurs : l’explosion des maladies chroniques et l’évolution des pratiques professionnelles. Alors que les médecins des générations précédentes pouvaient travailler jusqu’à 80 heures par semaine, les nouveaux praticiens privilégient désormais un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Une population vieillissante aux besoins croissants
La situation est d’autant plus critique que la Loire compte une proportion de personnes âgées supérieure à la moyenne nationale. Cette population vieillissante nécessite davantage de soins médicaux, exerçant une pression supplémentaire sur un système déjà fragilisé.
Pour les spécialistes, la situation est encore plus dramatique. Certaines disciplines comme la gynécologie, la dermatologie, l’ophtalmologie ou la cardiologie deviennent presque inaccessibles dans le département, avec des délais d’attente qui se comptent parfois en années.
Des solutions qui doivent émerger du terrain
Pour lutter contre ces déserts médicaux en formation, la présidente de l’URPS insiste sur l’importance d’initiatives locales adaptées aux besoins spécifiques de chaque territoire. Les rencontres entre l’URPS, les élus locaux et les médecins visent précisément à construire des réponses cohérentes.