Une étude d’impact confidentielle
La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) a lancé une enquête à l’été 2024 auprès de 4 000 entreprises ligériennes susceptibles d’être affectées par la déchéance de Casino. Ce sondage massif, mené en collaboration avec la préfecture de la Loire, Saint-Étienne Métropole, et des organisations comme France Travail et la CPME, visait à évaluer l’impact économique de la restructuration du groupe.
Malgré son importance, les résultats détaillés de cette étude restent confidentiels. Néanmoins, Irène Breuil en a partagé les grandes lignes, confirmant que moins de 10 % des entreprises interrogées ont répondu au questionnaire, soit environ 400 entreprises.
Un impact moins grave que prévu
La majorité des entreprises interrogées, notamment des TPE dans la restauration et les services, ont signalé des reculs de chiffre d’affaires relativement modérés, souvent autour de 20 %. Si certaines entreprises ont ressenti une pression sur leur trésorerie ou leurs investissements, la plupart n’ont pas encore procédé à des licenciements en lien direct avec la situation de Casino.
Cependant, des cas critiques existent. Des entreprises comme Gutenberg, spécialisée dans la communication et historiquement dépendante des contrats avec Casino, ont été durement touchées, allant jusqu’à supprimer une soixantaine de postes sur 91.
Des entreprises diversifiées, mais un soutien nécessaire
Les résultats de l’étude montrent aussi que de nombreux chefs d’entreprise avaient anticipé les difficultés du groupe Casino, réduisant leur dépendance à son égard. Paradoxalement, certains fournisseurs encore en relation avec le groupe signalent une augmentation des demandes, ce qui pourrait mettre à mal leur capacité à répondre aux attentes.
Pour les entreprises en difficulté, la CCI propose un accompagnement gratuit : audits stratégiques, développement commercial, et mise en relation avec des partenaires pour aider les TPE à se diversifier et s’adapter.
Un contexte économique toujours fragile
Si la situation semble globalement maîtrisée, la restructuration de Casino reste une épreuve pour l’économie locale. À Châteaucreux, siège du groupe, environ 1 000 emplois sont conservés, contre 1 500 auparavant. À l’échelle nationale, ce sont 3 800 suppressions de postes qui sont annoncées par la direction du groupe.
Pour l’écosystème économique de la Loire, les prochains mois seront décisifs. Comme le souligne Irène Breuil, l’objectif est de limiter les dégâts et d’accompagner les entreprises impactées à surmonter cette période de turbulence.