« C’est avec tristesse que j’ai appris le décès des suites de la Covid-19, à l’âge de 94 ans, de Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République de 1974 à 1981, et membre de l’Académie française.
Valéry Giscard d’Estaing a marqué l’histoire de France de son empreinte par son désir de la moderniser et de la transformer afin de l’adapter aux défis de son époque, malgré la crise économique puis sociale due aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1978. Ils sonnèrent le glas des « 30 glorieuses ». Son septennat aura été celui de la transformation et de la modernisation de l’État et de notre société.
À la fois humaniste et libéral, il engagea des réformes sociétales sans précédent donnant et ouvrant à de nouveaux droits légitimes. Je pense plus particulièrement à l’instauration de l’IVG grâce à un projet de loi porté en 1974 par Simone Veil, le droit de saisine du Conseil constitutionnel ou encore l’abaissement de la majorité de 21 à 18 ans.
Sur le plan international, on se souviendra aussi de son combat pour que la France reste une puissance écoutée, respectée et soucieuse de préserver la paix, y compris au prix d’une participation aux opérations militaires des Nations Unies.
Valéry Giscard d’Estaing était un Européen convaincu. Avec son ami Helmut Schmidt, chancelier allemand, il contribua tout au long de son septennat, lui qui avait participé à la Seconde Guerre mondiale et à la Libération de Paris, à renforcer l’amitié franco-allemande, voulue par le Général de Gaulle, au service d’une construction pragmatique et réaliste de l’Europe, une Europe politique, une Europe économique, une Europe sociale. Son enseignement tient en un mot : dialogue. Rien n’est impossible en prenant le temps d’échanges constructifs et loyaux fondés sur les convictions qui constituent les fondations de la pensée de tout homme d’État. Il doit rester, en cela, un exemple pour chacun d’entre nous engagé dans l’action politique.
Je n’oublie pas non plus que Valéry Giscard d’Estaing a été aussi un président de Région visionnaire, à la tête de ce qui était alors la Région Auvergne. Il permit à ce territoire si proche de nous dans de très nombreux domaines de progresser et se développer, là aussi, de manière spectaculaire.
La France perd un Homme d’État.
Je m’incline devant la mémoire de ce grand serviteur de notre pays et j’adresse à sa famille, notamment mon collègue et ami Louis, son fils, maire de Chamalières, conseiller régional d’Auvergne Rhône-Alpes, au nom des élus de Saint-Étienne et de Saint-Étienne Métropole, l’assurance de mes sincères condoléances ».