Une trentaine de maires de France a signé une tribune publiée dans le Journal du dimanche. Cette tribune propose un second tour au mois de juin.
Ces maires lancent un appel pour la fin du « confinement démocratique » et l’organisation du second tour des municipales dès le mois de juin. « Comment demander aux Français, qui malgré leur inquiétude, se sont déplacés pour venir voter le 15 mars, de refaire un premier tour pour les communes concernées ?« , s’interrogent-ils.
36 élus dont Gaël Perdriau, Christian Estrosi, Anne Hidalgo, Nicolas Florian ou encore Martine Vassal ont signé le papier. « La France affronte aujourd’hui une crise sanitaire, économique, sociale immense et d’une gravité exceptionnelle. L’incertitude électorale qui prive les communes de leur maire aggrave encore cette situation en entravant leur action pourtant indispensable au redémarrage de notre pays » peut-on lire dans le JDD.
« Le gouvernement a souhaité installer les équipes municipales élues dès le premier tour avant la fin mai et nous nous en réjouissons. Mais il envisage également d’annuler le vote du 15 mars des 4.816 communes restantes et de refaire deux tours à l’automne. Ce processus inédit est une profonde rupture d’égalité, car le premier tour est un tout. Si c’était la solution retenue, il y aurait donc deux sortes de citoyens, ceux qui le 15 mars ont élu un maire et ceux qui se seraient déplacés pour rien.
Pour rappel, plus de 25,5 millions d’habitants vivent dans une commune concernée par le second tour. Il est donc impératif de clore cette séquence électorale dès que possible, avant la période estivale. On ne peut pas demander aux maires de rouvrir les écoles pour l’éducation et de les fermer pour les élections. La relance économique de notre pays ne pourra se faire que si les grandes villes et les intercommunalités ont la capacité de lancer des investissements publics indispensables.
70% de la commande publique est réalisée par les communes et les intercommunalités. Elles sont le bras armé essentiel à notre économie et à nos emplois. Or, faute de tenir rapidement le second tour des élections municipales, il ne sera pas possible d’installer les exécutifs des communes et des intercommunalités avant la fin de l’été et, par conséquent, les mesures qui conditionnent le rétablissement de la croissance durable ne pourront être votées. 88% des intercommunalités sont en attente du deuxième tour pour installer définitivement leur assemblée délibérante, bloquant de fait leur capacité d’investissement.
Comment demander aux Français, qui malgré leur inquiétude se sont déplacés pour venir voter le 15 mars, de refaire un premier tour pour les communes concernées ? Comment le justifier auprès des milliers de bénévoles et personnels ayant participé à la tenue du scrutin ? Comment les Français accepteraient-ils des dépenses nouvelles engendrées par de nouvelles élections, alors que ce financement serait bien plus utile pour compléter la prime dédiée aux personnels soignants ? Sans parler de la perte de temps et d’énergie requise par une nouvelle campagne électorale, alors que la situation de notre pays exige une mobilisation totale. Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l’avenir de la France et organisons le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin. » Pour l’heure aucune date n’est annoncée. Les Stéphanois attendent une annonce du Premier ministre afin de se rendre en bureau de vote.