Une première réunion de travail, demandée par France urbaine, concernant les conséquences subies par les villes et leurs commerces suite aux débordements et autres actes de violence perpétrés en marge des manifestations des Gilets jaunes depuis le lancement du mouvement le 17 novembre 2018, s’est tenue, ce matin, au ministère de l’Economie et des Finances.
Pour Jean-Pierre Berger, adjoint de Gaël Perdriau, à la mairie de Saint-Etienne, « il serait temps que le gouvernement prenne vraiment conscience de l’urgence de la situation ». Les commerces à Saint-Etienne ont souffert lourdement des blocages des Gilets Jaunes, mais aussi des casseurs qui ont fait de nombreux dégâts. Des vitrines brisées, des pillages dans les magasins du centre-ville et du mobilier urbain cassé.
« Face à une situation d’urgence, nous nous devons d’apporter des réponses concrètes car les habitants et les commerçants ne comprendraient pas que nous en restions aux simples déclarations générales de bonne volonté » a rappelé Jean-Pierre Berger, avant d’ajouter qu’il « est temps que l’Etat assume toutes ses responsabilités pour que les lois de la République soient enfin respectées et que les représentants de l’Etat soient pleinement mobilisés, notamment les préfets, pour accompagner les dispositifs mis en place pour les commerçants. Aujourd’hui, ce sont cinq années d’efforts, pour restaurer l’attractivité de notre ville mise à mal, qui sont directement menacées si le gouvernement n’apporte pas les réponses attendues sur le plan de la sécurité et du soutien à nos commerces.«
Jean-Pierre Berger a rappelé aussi que « la ville de Saint-Etienne a subi des préjudices importants suite aux dégradations sur l’espace public dont le coût est estimé à plus de 1 million d’euros. Par ailleurs, nos dépenses de fonctionnement ont fortement augmenté du fait, notamment, des 2500 heures supplémentaires de travail nécessaires pour remettre à niveau l’espace public. Nous espérons que le gouvernement saura en tenir compte dans son processus d’évaluation de maîtrise des dépenses publiques de notre municipalité« .
Enfin, en ce qui concerne les commerces, « il est temps de prendre conscience de l’urgence de la situation. Nous ne pouvons pas nous contenter des mesures annoncées par le gouvernement, face aux difficultés éprouvées par nos commerces, et constatées dans toutes les villes représentées à la réunion ce matin. Le report des échéances apporte une bouffée d’oxygène mais ne saurait constituer une mesure pérenne, donc suffisante, pour aider structurellement nos commerces. Il faut envisager l’exonération totale ou partielle de certaines charges fiscales et sociales. C’est aussi la raison pour laquelle nous demandons que l’Etat fasse respecter l’ordre républicain. Les exonérations demandées ne peuvent, elles non plus, constituer une réponse durable. Seul le respect de la loi permettra de créer les conditions indispensables à un dialogue politique constructif et à une reprise de l’activité économique et commerciale durable.«
A toutes ces questions, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances et Laurent Nunez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, ont apporté des réponses encore très insuffisantes. Ils se feront, ont-ils expliqué, les « avocats des propos tenus auprès du président de la République et du premier Ministre« . Pour les commerces, le ministre de l’Economie a, d’ores et déjà, écarté toute mesure d’exonération « qui mettrait en difficulté les finances de l’Etat« .
« Ceci laisse à penser que sur l’essentiel, rien de constructif ne ressortira de la réunion prévue ce jour au ministère de l’Economie, avec les associations de commerçants et Bruno Le Maire » a commenté Jean-Pierre Berger.
Sur les questions de sécurité, le gouvernement assure que tout est entrepris pour protéger les biens et les personnes. « Une fois encore, l’ordre républicain doit être assuré. C’est la seule garantie pour que les habitants de nos villes puissent continuer à profiter d’un espace public apaisé favorisant aussi les échanges commerciaux mais aussi culturels, sociaux ou sportifs. » a conclu Jean-Pierre Berger.