Un dispositif impressionnant
Dans le froid glacial de la nuit, un dispositif policier encadrait la scène dans ce secteur proche de l’université Jean-Moulin. Des rubans de balisage délimitaient l’espace, tandis que des policiers en armes bloquaient les accès à plusieurs points des rues avoisinantes. Aux fenêtres des immeubles, des habitants intrigués observaient les mouvements, tandis que policiers, magistrats et participants rejouaient les événements survenus le 10 décembre 2018.
Le drame de 2018
Ce soir-là, une altercation brutale avait éclaté devant un bar situé à l’angle des rues Edouard-Vaillant et Voltaire. La scène, d’une rare violence, impliquait une dizaine de personnes. Deux hommes en fuite avaient été poursuivis par leurs assaillants, à pied et en voiture. Une voiture roulant à contresens avait tenté de les stopper, finissant sa course contre une façade. L’un des deux fuyards, roué de coups, s’était effondré. L’autre avait été atteint d’une balle en plein ventre, succombant à ses blessures peu après.
Des zones d’ombre persistantes
Malgré deux arrestations réalisées en avril 2019, l’enquête peine à identifier clairement le tireur. Un témoin aurait aperçu le coup de feu, mais sans pouvoir reconnaître l’auteur. De plus, la scène s’est déroulée dans un angle mort, hors du champ des caméras de vidéoprotection.
Des interrogations subsistent aussi sur les motivations de cet acte. Un règlement de comptes lié au trafic de drogue et à l’économie souterraine est une hypothèse envisagée, d’autant que la victime présentait une double facette : décrite comme un « super papa » et un « compagnon aimant » par ses proches, elle était également connue de la justice pour des affaires de séquestration, d’extorsion et de conflits liés à des trafics de stupéfiants.
Une reconstitution tardive et peu concluante
Ce n’est que cette semaine qu’a pu se tenir cette reconstitution, notamment en raison des changements successifs de magistrats en charge du dossier, ce qui a ralenti l’avancée de l’enquête. Toutefois, selon une source présente sur place, cette étape n’aurait pas permis d’apporter d’éléments déterminants à l’affaire.
La quête de vérité se poursuit, mais les nombreuses zones d’ombre entourant ce meurtre continuent de compliquer le travail des enquêteurs.