Anaïs a 21 ans, Zydane a 22 ans. Dans la famille ça cogne. Zydane, le beau-père, frappe régulièrement les enfants. Anaïs, la maman les bat aussi et monsieur frappe aussi sur la maman. Ils vivent à Montbrison. Une drôle de famille que nous avons là au tribunal correctionnel.
Anaïs a arrêté l’école en troisième à cause de sa grossesse. Elle vie du RSA et passe ses journées devant la télé. Zydane, lui, est arrivé de la Guadeloupe il y a 5 ans. Il travaille comme boulanger et cultive du cannabis dans l’appartement à Montbrison. Les enfants de 5 et 2 ans vivent dans un drôle d’environnement. Ils sont battus par le beau-père, par la mère et voient leur beau-père frapper leur maman. Dans le box Zydane répond « J’admets avoir frappé les enfants. C’est comme ça que j’ai été éduqué, je pensais que c’était bien, je reconnais mes torts, je suis grave désolé ». Anais savait bien que monsieur tapait les enfants, d’ailleurs, elle aussi les cognait. « C’était dans le but d’une correction, quand elle n’apprenait pas ses leçons, je la battait ». En entendant cette phrase, la présidente est consternée « Mais madame, votre fille n’a que 5 ans ! ».
« On a évité la mort d’enfants »
Le procureur explique « qu’on a évité la mort d’un enfant ». Heureusement que les services sociaux de la ville sont passés par là. Pour les experts psychiatres « la maman est dans l’impossibilité d’assurer la fonction de mère, il y a un rejet de ses enfants ». Pour le beau-père : « une incapacité à supporter les enfants, pour lesquels il n’éprouve aucune empathie ». L’avocat d’Anaïs présente une jeune maman complètement en chute libre. « Elle reproduit sur eux ce que monsieur lui faisait ». L’avocate de Zydane explique qu’il a reçu une éducation trop stricte. « Le mal-être qu’il ressent se répercute sur les enfants ». Pour son avocate, la justice peut l’aider mais pas avec de la prison. La mère écope de neuf mois avec sursis et mise à l’épreuve. Le beau-père prend deux ans dont quinze mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Mais Zydane s’est trouvé une excuse : il se dit possédé par sa belle-mère. « A chaque fois que je rentre dans cette maison, je me sens en pression ».