
Des parents témoignent de leur volonté de préserver la magie des fêtes tout en restant fidèles à leurs valeurs.
Anaëlle, 40 ans, se souvient encore du choc ressenti lorsqu’elle a découvert, à huit ans, que le Père Noël n’existait pas. « C’était comme une trahison, un mensonge qu’on m’avait fait croire. » Un sentiment si vif qu’il a façonné sa propre approche de Noël en tant que maman. Avec son conjoint, elle a décidé que leurs trois enfants — 16, 13 et presque 5 ans — ne grandiraient pas dans cette illusion. « Pas de mensonges, sur aucun sujet », tranche-t-elle.
Pourtant, il ne s’agit pas de faire de Noël une fête sans saveur. Chez cette famille de Haute-Loire, la légende du Père Noël est expliquée comme une belle histoire : « On leur dit que c’est une légende à laquelle beaucoup aiment croire. Et on leur apprend à respecter le secret pour préserver les enfants qui n’ont pas encore l’âge de savoir. »
Le résultat ? Une tradition réinventée, où chacun peut devenir le Père Noël de quelqu’un. « Notre fille a voulu être le Père Noël de sa marraine. On a choisi le cadeau ensemble, et cela l’a rendue fière. L’important, c’est de valoriser le plaisir d’offrir », raconte Anaëlle.
Ne pas mentir : une cohérence éducative
À Yssingeaux, Cassandre, maman de deux jeunes enfants, partage cette philosophie. « Comme on leur apprend à ne pas mentir, il était logique pour nous de ne pas leur raconter cette histoire. Mais cela ne signifie pas qu’on supprime la magie de Noël. »
Les contes, les décorations et l’effervescence des préparatifs restent au rendez-vous. Cassandre met surtout l’accent sur les valeurs d’altruisme : « On leur apprend à penser aux autres en choisissant des cadeaux qui feront plaisir. »
Cependant, ce choix ne fait pas toujours l’unanimité dans l’entourage. « Les grands-parents ont été les plus réticents. Ils ont grandi avec cette tradition et avaient du mal à imaginer un Noël sans le Père Noël. Mais nous les laissons libres de leur raconter l’histoire à leur manière », explique-t-elle avec diplomatie.
Une magie repensée
Pour Valentine, 28 ans, infirmière à Montbrison, la décision de ne pas faire croire au Père Noël à son fils de trois ans a été naturelle. « Avec son papa, on s’est rendu compte qu’on n’avait pas envie de mentir pour lui faire vivre Noël. »
Pour autant, Valentine a redoublé d’efforts pour rendre cette période spéciale. Elle a confectionné un livre personnalisé, illustrant ce que Noël représente pour elle et son compagnon. « On a aussi fait les cadeaux aux grands-parents avec lui, en jouant avec l’idée du secret. C’est une autre manière de créer de la magie, plus authentique. »
Une question de valeurs, pas de méthode
Si certains associent ce choix à la « parentalité positive », Valentine préfère nuancer : « Ce n’est pas une méthode, c’est juste une question de valeurs. Ce qui compte, c’est que chacun trouve ce qui lui correspond. »
Au final, ces familles ont réinventé Noël à leur façon, prouvant qu’il est possible de préserver l’émerveillement des fêtes sans recourir aux traditions figées. Leur recette ? Faire de la sincérité et du partage les véritables ingrédients de la magie.