
L’événement, coprésidé avec l’Inde, marque une étape stratégique pour l’Europe, qui cherche à renforcer son indépendance technologique face aux géants américains et chinois.
L’enjeu est crucial : alors que les investissements en IA se comptent en centaines de milliards de dollars à l’échelle mondiale, le continent européen peine à rivaliser. Ce sommet se veut donc un tournant, destiné à accélérer la structuration d’un écosystème européen performant. Parmi les annonces majeures, un plan visant à développer de nouveaux supercalculateurs à l’échelle du continent a été présenté. En parallèle, plusieurs entreprises ont décidé d’adopter des modèles d’intelligence artificielle conçus en Europe, renforçant ainsi une dynamique de souveraineté technologique.
La France entend jouer un rôle de premier plan dans cette révolution. D’ici 2030, le nombre de chercheurs spécialisés en IA dans l’Hexagone devrait plus que doubler, atteignant 100 000 experts. Le pays prévoit également la mise en place de 35 nouveaux sites dédiés aux centres de données, dont l’un des plus importants sera développé dans le cadre d’un partenariat avec les Émirats arabes unis, représentant un investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Ne pas avoir peur de l’innovation
L’intelligence artificielle soulève néanmoins des questions majeures, notamment en matière d’emploi et de création artistique. Certains secteurs redoutent une transformation profonde de leur fonctionnement, tandis que d’autres y voient une opportunité de modernisation et de productivité accrue. Un cadre réglementaire est en cours d’élaboration afin de garantir un équilibre entre innovation et protection des droits, notamment dans les domaines de la propriété intellectuelle et de l’information.
Au-delà des aspects techniques et économiques, cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la compétitivité européenne. Face aux mutations rapides de l’économie mondiale, les dirigeants estiment que l’Europe ne peut se permettre de rester en retrait. L’heure est donc à l’action, avec pour objectif de faire du Vieux Continent un espace où l’intelligence artificielle sera non seulement développée, mais aussi maîtrisée et encadrée.
Avec AFP.
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