Stéphane Valette conduira la liste de gauche à Saint-Chamond. Cet enseignant dans une grande école d’ingénieurs a été premier adjoint sous le mandat de Philippe Kizirian. Celui-ci figurera d’ailleurs symboliquement comme dernier de liste.
Comme vous l’avez constaté, à l’occasion des élections municipales 2020, 42info.fr a créé une rubrique temporaire. Nous proposons à un maximum de candidats des communes les plus importantes de la Loire de répondre à trois questions. Chaque interviewé se voit poser trois questions et il dispose au total de 2500 signes pour y répondre. Certains élus répondent parfois très brièvement, d’autres répondent à côté. Notre support n’est pas responsable des ses différentes attitudes. Notre souhait est simplement d’offrir à des candidats l’occasion de mieux se faire connaître ainsi que leur projet. Bonne lecture.
Comme le dit Françoise Fressoz, journaliste au Monde, la gauche n’a pas le vent en poupe en ce moment. Quels seront vos thèmes de campagne ?
Les élections municipales de mars prochain constituent une occasion unique d’apporter enfin le changement dont Saint-Chamond a besoin. En effet, la municipalité en place n’a pas su prendre les mesures nécessaires pour répondre aux urgences écologiques, sociales et démocratiques. C’est comme si Saint-Chamond était coupée du monde.
Quel reproche majeur avez-vous envie de formuler en direction du maire de Saint-Chamond à la fin de ce mandat ?
Lors des six dernières années, aucune vision n’a été présentée aux saint-chamonais sur le mode de développement communal à proposer pour que notre ville devienne exemplaire sur les questions de changement climatique, de biodiversité et d’écologie au sens large. Pire, notre commune a fortement reculé sur les questions de biodiversité en généralisant les coupes d’arbres dans les espaces publics. Saint-Chamond est probablement l’une des rares communes de France à avoir connu une réduction du nombre de pistes cyclables urbaines !
Lors des six dernières années, aucune stratégie sur le plan de la solidarité n’a été mise en place. Le monde change à grande vitesse, et notre ville, plutôt que d’anticiper les changements sociaux et économiques qui en découlent, a choisi de les subir. Comment accepter qu’en pleine crise de gilets jaunes, en tout début d’année 2019, la municipalité ait choisi de supprimer 150 000 euros de subvention au centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville ? 150 000 euros supprimés du budget d’accompagnement des plus fragiles parmi nos concitoyens ! C’est une politique extrêmement régressive sur le plan de la solidarité. La jeunesse aura sans aucun doute été la grande oubliée du mandat qui s’achève : les jeunes auront subi de nombreuses humiliations, que ce soit sur le quartier du Creux avec le démontage brutal des jeux pour enfants, du parcours sportif et du city stade ou avec l’apparition d’interdictions de jeux dans de nombreux espaces publics de la ville. Avec la jeunesse, c’est bien l’avenir de la ville qui est méprisé !
La démocratie a été la troisième grande absente du mandat qui s’achève. Le traitement des élus de l’opposition lors des séances du conseil municipal a régulièrement tourné au mépris, voire à l’humiliation. Les commissions municipales n’ont jamais réellement fonctionné sur les 6 années de mandat : des simulacres de commissions ont tenté de faire oublier ce vide démocratique. Les conseils citoyens de quartier ont été laissés à l’abandon, sans moyen et sans mission. Mêmes les plus motivés d’entre eux ont souvent choisi d’abandonner, étant dépourvus d’un véritable soutien dans leurs actions. L’absence de projet démocratique a été exacerbée par un recul inédit de la proximité : les élus municipaux sont devenus injoignables et les concitoyens toujours plus esseulés.
L’accès à la connaissance et à la culture pour tous, a été le quatrième marqueur d’un mandat dédié à ceux qui ont déjà plus. L’accès à la médiathèque est devenu payant ; la faiblesse de la subvention municipale pour l’accès à la culture pour chaque élève des écoles élémentaires ne permet plus une réelle pratique artistique pour tous. Le conservatoire de musique n’a pas su créer les conditions d’un accès à la pratique musicale pour tous.
Si vous êtes élu, quel sera votre chantier prioritaire ?
Notre équipe sera totalement engagée pour relever ces quatre défis et faire de Saint-Chamond un territoire écologique exemplaire, bio-inspiré, un territoire solidaire de référence, un territoire démocratique innovant et un territoire artistique majeur.
Pat Françon
© Photo Stéphane Valette