Ça s’est passé le 30 mars dernier. Pendant une manifestation de gilets jaunes à Saint-Etienne, une dizaine de personnes avait complètement détruit le fast-food. 7 personnes ont comparu devant la justice. L’affaire a été mise en délibération pour le 5 novembre.
A Saint-Etienne, la salle d’audience est pleine à craquer. Sur les sièges du tribunal, de nombreux gilets jaunes sont venus apporter leur soutien à leurs camarades jugés pour le saccage du Mc Donald de Saint-Priest-en-Jarez le 30 mars 2019.
42info.fr était sur place et a questionné quelques Gilets Jaunes :
Vous manifestez pacifiquement pour lutter contre la politique sociale de Macron. Vous ne voulez pas vous mélanger aux casseurs de Saint-Etienne et de la région, mais là pourtant, ce sont bien des Gilets Jaunes « casseurs » qui ont saccagé ce Mc Do de la Loire. Pourquoi cette opération qui ne vous rapporte rien ?
« Vous avez raison, le but au départ n’était pas de ravager ce Mc Do. On avait prévu de mettre une poubelle au milieu de la salle et faire sortir tous les clients du restaurant. C’était un geste pour faire comprendre à la population, qu’avec ce geste, Mc Do arrête de se faire du fric ».
Mais le Mc Donald a le droit de faire du fric, souvent ce sont des franchises et vous allez forcément tous au Mc Do avec vos enfants ?
« Oui, bien sûr, on regrette un peu. Mais Mc Do est une entreprise américaine qui fait beaucoup de bénéfices en France sans payer beaucoup d’impôts. Ce geste symbolique de la poubelle dans la salle a dégénéré. Ça a vite viré au vandalisme et c’est pour cela qu’on est ici jugés. Un des gilets jaunes a effectivement donné plusieurs coups de marteau sur le mobilier du restaurant. Certains auraient volé de la nourriture et d’autres encore auraient volé des portables. Je ne suis pas fier de ça. Je voudrais mettre ça au conditionnel mais la police a identifié les faits sur les caméras de surveillance, alors… »
Le président du tribunal tourne la page d’un grand livre et explique ce dossier : onze personnes ont pénétré dans le Mc Donald de Saint-Priest-en-Jarez le 30 mars 2019. Certains Gilets Jaunes portaient des lunettes de ski pour qu’on évite de les reconnaître. « Pour la partie civile : « C’est bien la preuve que c’était prémédité et non pas réfléchi comme l’expliquent leurs avocats ». Avant de partir, l’un des casseurs a détruit les bornes de commandes et a brisé la vitre du magasin.
3 à 20 mois de prison ferme requis
Pour réparer la totalité des saccages, il faudra débourser presque 50 000 euros. Le ministère public a demandé 3 à 20 mois ferme. « Ici il y a eu une volonté de nuisance collective ».
Le leader du groupe incriminé est considéré comme un professionnel avec 23 mentions à son casier judiciaire. Le ministère public a demandé la relaxe pour le prévenu qui avait fait un recel de portable. Le motif de la justice : une altération de ses facultés mentales.