
L’échec du projet porté par le groupe Atrium ouvre désormais la voie à de nouveaux scénarios, dont l’un implique un acteur de premier plan du secteur alimentaire français.
Un projet ambitieux interrompu par la crise
L’histoire récente du marché de gros stéphanois illustre parfaitement les difficultés rencontrées par ce secteur d’activité. En janvier 2020, le groupe Atrium prenait possession du site avec des ambitions régionales affichées, espérant transformer cette infrastructure locale en plateforme de référence pour un territoire élargi.
Cette vision stratégique se heurtait rapidement à la réalité de la pandémie mondiale. Les bouleversements économiques consécutifs au Covid-19 ont profondément déstabilisé les circuits de distribution alimentaire, rendant caduques les projections initiales du nouveau propriétaire.
Un retour dans le giron municipal
Face aux difficultés rencontrées par l’exploitant privé, la municipalité stéphanoise a dû reprendre la main sur cet équipement stratégique. Cette récupération printanière du site de 45 000 mètres carrés témoigne de l’importance accordée par les pouvoirs publics locaux à cette infrastructure.
Ce retour en régie municipale pose néanmoins la question de l’avenir à moyen terme de ce tènement considérable. La collectivité locale doit désormais élaborer une nouvelle stratégie pour valoriser cet espace tout en préservant sa vocation commerciale.
L’intérêt de la Semmaris, gestionnaire de Rungis
L’entrée en scène de la Semmaris constitue un développement majeur dans ce dossier complexe. Cette société d’économie mixte, qui administre le célèbre marché international de Rungis, possède une expertise reconnue dans la gestion des grands marchés de gros français.
Son intérêt pour le site stéphanois pourrait ouvrir des perspectives inédites. L’expérience accumulée à Rungis, véritable « ventre de Paris » et référence européenne en matière de distribution alimentaire, représente un atout considérable pour la redynamisation du marché local.
Des enjeux territoriaux considérables
Au-delà des aspects purement commerciaux, l’avenir du marché de gros revêt une dimension stratégique pour l’ensemble du bassin stéphanois. Cette infrastructure conditionne en partie l’approvisionnement alimentaire local et influence directement l’activité de nombreux professionnels de la région.
La surface importante du site – 45 000 mètres carrés – en fait également un enjeu d’aménagement urbain non négligeable. Son positionnement géographique et ses caractéristiques techniques pourraient servir d’autres projets de développement économique si la vocation alimentaire n’était pas maintenue.
Les défis de la modernisation
Quel que soit le scénario retenu pour l’avenir, la modernisation des infrastructures apparaît comme un préalable indispensable. Les marchés de gros contemporains doivent répondre à des exigences accrues en matière de traçabilité, de respect de la chaîne du froid et d’efficacité logistique.
L’évolution des habitudes de consommation et l’essor du commerce en ligne transforment également les besoins des professionnels utilisateurs de ces plateformes. Une réflexion approfondie sur l’adaptation de l’outil aux réalités du marché s’impose donc.
L’expertise de Rungis, un atout décisif ?
Si la piste Semmaris se concrétisait, Saint-Étienne bénéficierait de l’expertise d’un acteur reconnu pour sa capacité à faire évoluer les marchés de gros. L’expérience rungissoise en matière d’innovation, de développement durable et d’efficacité opérationnelle pourrait profiter au site ligérien.
Cette éventuelle collaboration permettrait également d’inscrire le marché stéphanois dans un réseau plus large, susceptible de générer des synergies commerciales et d’élargir son rayonnement géographique.
Un dossier en cours de maturation
L’expression d’intérêt de la Semmaris marque une nouvelle étape dans l’histoire mouvementée de ce marché de gros. Après l’échec du projet Atrium, cette perspective pourrait offrir une voie de sortie crédible pour un équipement stratégique momentanément en déshérence.
Les prochains mois seront déterminants pour préciser les contours d’un éventuel partenariat et définir les modalités de cette collaboration potentielle. L’enjeu dépasse largement le cadre stéphanois pour toucher à l’organisation de la distribution alimentaire à l’échelle régionale.