
Les membres du NOUVEAU PARTI D’EN RIRE, avaient prévu une réunion à Marseille mi-janvier pour faire le point des promesses de signatures récoltées par leur jeune mouvement. Malheureusement, Magà Ettori le fondateur du parti étant en quarantaine pour cause de Covid la réunion se déroula donc en visioconférence avec une centaine de membres- adhérents.
La lecture du nombre et des noms des élus qui ont promis leur signature a été une surprise totale pour tout le monde : 386 élus au total ont déjà accordé leur faveur au « NOUVEAU PARTI D’EN RIRE » et acceptent de soutenir la candidature du journaliste et cinéaste Magà Ettori. Ce qui a démarré comme une plaisanterie est en train de prendre une tournure totalement inattendue.
C’est quoi cette histoire d’en rire ?
L’histoire commence le 23 décembre dernier au Studio Cinéma à Bastia, quand plusieurs centaines de personnes sont refusées devant un cinéma pour défaut de Pass Sanitaire alors qu’ils viennent des 4 coins de la Corse pour voir le documentaire « LIBERTE » réalisé par Magà Ettori et sa fille Ariakina. Avec une cinquantaine de films derrière lui et 30 ans d’engagement militant, Magà Ettori a une certaine notoriété et un public dans l’île. Ariakina également réalisatrice et militante pour de nombreuses causes, a été primée pour un de ses films à l’Assemblée Nationale. Ariakina coréalise pour la seconde fois une œuvre avec son père. La première étant déjà un succès avec 1680000 spectateurs.
Après le rdv manqué au Studio Cinéma, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées dans une maison individuelle non loin de Bastia pour une projection improvisée du documentaire suivie d’un débat. Le film s’est terminé dans la plus pure tradition politique insulaire, par des hourras, des embrassades, des « Magà Président » des chants, et peut-être quelques coups de feu en direction du ciel. Ah la Corse et son folklore. Le « Nouveau Parti d’En Rire », en hommage à Pierre Dac, venait de naître. L’esprit « macagna » (humour corse) était là. Un homme politique très engagé dans le mouvement nationaliste des années 90 a même prononcé un discours de soutien à Magà Ettori qui se terminait par une citation de Courteline : « Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet ». Comprenne qui pourra.
Il obtient 386 signatures en moins d’une semaine
La blague aurait dû s’arrêter là. Sauf que 4 jours plus tard, suite aux annonces du Premier ministre concernant les jauges limitées pour les spectacles, alors que les politiques allaient continuer à organiser des meetings allant jusqu’à 5000 personnes sans pass sanitaire, Magà Ettori décide sérieusement ce jour-là de se présenter aux élections présidentielles et de faire de son nouveau film « LES ENFANTS DE LA LIBERTE » (liberte-lefilm.fr), un film de campagne.
Magà Ettori en tant que journaliste, cinéaste et candidat sont présents devant 300 personnes à Montpellier dans un théâtre survolté en explique les raisons de sa candidature : « Avec les Enfants de la liberté, nous avons fait un véritable travail d’enquête journalistique en donnant la parole aux victimes (covid et vaccin), aux antipass et à celles et ceux qui ont fait les lois, en l’occurrence les parlementaires de La République en Marche. Le film n’avait pas pour objectifs de démontrer les incompétences et les manipulations du Gouvernement pendant la crise sanitaire, mais c’est pourtant ce qu’il en ressort. C’est pourquoi LES ENFANTS DE LA LIBERTE est un bon support de campagne, alors que ce n’est pas un film militant à la base ».
LES ENFANTS DE LA LIBERTE est un excellent film. De fait les premiers meetings ont rapidement séduit beaucoup de monde, dont de très nombreuses personnalités du monde des arts et de la culture, mais également des sportifs, des leaders d’opinions et de simples anonymes. Magà Ettori a pris conseil auprès d’amis, de politiques comme Jean-Marc Governatori qui se présente lui sous l’étiquette l’Écologie au Centre, et certains élus proches de l’Alliance Eco Citoyenne. De rencontres en rencontres, le réseau est devenu très dense autour de Magà Ettori, presque malgré lui. Il ne s’attendait pas à un tel succès. Surtout qu’aucun communiqué n’a été envoyé à la presse et que tout s’est fait par bouche-à-oreille. Même les réseaux sociaux ont été boudés volontairement, privilégiant des actions et des communications directes d’emails à emails.
Cette élection pourrait rappeler celle de Coluche, mais non
Le fait de tout compartimenter avait déjà réussi il y a quelques années à Magà Ettori, quand il avait été élu au Conseil Économique social et culturel avec le soutien actif d’Edmond Simeoni, le père du nationalisme corse. Les deux compères et amis de longue date travaillaient à l’époque sur un projet autour des réseaux de la diaspora corse. Edmond Simeoni en tant que Président et Magà Ettori était Directeur Général. À l’époque la victoire de Magà Ettori avait pris de court les autres candidats, mais il ne s’agissait tout de même pas de l’élection présidentielle. Là l’enjeu est vertigineux, sachant que le mouvement se rapproche sans effort des 500 signatures et que des grandes formations semble peiner à réunir les parrainages.
Cette élection pourrait rappeler celle de Coluche, sauf que Coluche était très populaire et Magà de nature plus discrète. De plus, Coluche avait vraiment choisi d’être candidat. Magà Ettori lui espérait seulement lutter contre des injustices, pouvoir travailler et faire en sorte que son film soit vu dans des cinémas par des personnes qui n’ont pas de pass sanitaire. Cet aspect de l’opération est plutôt une réussite, mais la contrepartie c’est que Magà Ettori se trouve au cœur d’un mouvement qu’il ne maîtrise pas, avec des militants enthousiastes, grisés par leur réussite incroyable et qui se voient déjà en route pour l’Élysée.
La Bio :
Magà Ettori est un auteur, réalisateur, producteur et journaliste. Né à Ajaccio en 1972, marié à Londres, il est le père de deux enfants. Il a fait des études à «l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA)», au «Centre Professionnel de Journalisme (CFJ)» et à «l’Université de Cambridge». En tant que journaliste indépendant, il a collaboré à de nombreux médias et réalisé une vingtaine de documentaires, ainsi que de nombreux films de fictions pour la télévision et le cinéma.