L’homme a l’habitude de proférer des menaces, il a déjà été condamné à huit mois ferme de prison pour des faits similaires. « Si personne n’a compris que je tuerai pour voir ma fille… ».
Il a la gâchette facile sur son téléphone et les SMS fusent rapidement. Il est entendu lors de son procès à Saint-Etienne. Thibaud a 26 ans, il est dans le box des accusés. « J’ai passé toute l’enfance de ma fille collée à elle ». Sa fille,il l’aime sans aucun doute. Mais aujourd’hui, il doit répondre de menaces de mort proférées mi-juin à l’encontre de l’éducateur de son enfant de 3 ans. Le juge cite un message : « Si personne n’a compris que je tuerai pour voir ma fille ». Des messages parfois longs qui expriment une certaine dangerosité. L’éducateur qui a reçu les messages a porté plainte.
L’accusé explique qu’il avait été placé à l’âge de 10 anset qu’il l’avait très mal supporté. Sa vie est restée chaotique. Il s’est occupé de sa fille tout seul depuis la naissance. Et puis l’homme est devenu toxicomane et l’enfant a été placé. L’accusé est bien conscient des menaces qu’il a écrites par SMS. « Je n’aurais pas dû. C’était sous le coup de la frustration». Pourtant il faut rappeler que l’homme a déjà été condamné pour les mêmes faits . « Mais ils voulaient encore me prendre ma fille. Depuis que je l’ai récupérée, je fais de mon mieux. C’est très dur de vivre sans elle »
Le juge reste rigide : « Il a dit à l’éducateur de dire au revoir a sa famille, les messages sont longs et précis. Ici, cela démontre qu’il a bien réfléchi pour les écrire. Ce n’est pas juste un coup de sang et c’est la deuxième fois qu’il comparait pour les mêmes faits». L’avocat de Thibaud explique que la mère de la petite fille a des problèmes psychiatriques et que c’est Thibaud lui- même qui s’est occupé de la petite. « Le laps de temps est très réduit durant lequel ces SMS ont été envoyés. D’ailleurs il regrette tout ». L’avocat de l’accusé continue en déroulant son explication : Il commence juste à obtenir un droit de visite libre tous les week-ends. Il n’est pas violent, il a mal réagi. Il n’y a pas eu de violence, il n’est pas allé voir l’éducateur en personne. Le tribunal condamne Thibaud à six mois de prison ferme. Ainsi qu’à la révocation d’un sursis de deux mois. La présidente du tribunal lui glisse un conseil avant de se retirer de la salle : « Votre fille a besoin d’un vrai père, pas d’un père qui comparait tous les trois mois devant un tribunal ».