
Le responsable, Abdelkrim Rabhi, 45 ans, comparaissait cette semaine en visioconférence devant le tribunal correctionnel pour répondre de ces actes. Son mode opératoire consistait à s’introduire par effraction dans des établissements commerciaux stéphanois pour y dérober principalement des fonds de caisse, dont les montants variaient entre 205 et 500 euros. Il ne négligeait pas non plus le matériel informatique, s’emparant au passage de quatre tablettes, un ordinateur, ainsi que des tickets-restaurant.
Le prévenu a reconnu la majorité des faits
Les enquêteurs ont pu l’identifier grâce aux systèmes de vidéoprotection des commerces, mais également par les traces d’ADN et les empreintes laissées sur les lieux. Confronté à ces preuves lors de l’audience, le prévenu a reconnu la majorité des faits qui lui étaient reprochés.
Un échange surprenant a eu lieu lorsque le prévenu a soudainement refusé d’admettre l’un des vols. Face à cette contradiction avec ses déclarations antérieures, le président du tribunal a dû lui rappeler qu’il avait pourtant reconnu ce fait lors de son audition. Après hésitation, Abdelkrim Rabhi a fini par l’admettre, ce qui a poussé le président à clarifier : « On n’est pas dans une négociation. »
Des difficultés de réinsertion et ses incarcérations répétées
Interrogé sur les motivations de ses actes, le prévenu a évoqué un sentiment d’impasse dans sa vie, mentionnant ses difficultés de réinsertion et ses incarcérations répétées. Il a tenu à préciser qu’il avait établi une sorte de code personnel, refusant de s’introduire chez des particuliers ou d’user de violence, préférant cibler uniquement les commerces.
Cette justification n’a pas convaincu le président du tribunal qui lui a rappelé la situation économique déjà précaire du commerce à Saint-Étienne. Questionné sur une possible consommation de stupéfiants, le prévenu a reconnu fumer régulièrement du cannabis, principalement le soir, affirmant que cela l’aidait à dormir.
Dix-huit mois de prison ferme
La défense a choisi d’orienter sa plaidoirie sur l’état mental du prévenu. Son avocate a souligné « un état psychique qui se dégrade » et un « discours incohérent », estimant que son client « relève plus de la psychiatrie que du tribunal correctionnel ». Elle a également précisé qu’il était reconnu adulte handicapé et souffrait d’une pathologie schizophrène non négligeable.
Ces arguments n’ont pas suffi à convaincre la procureure qui a requis une peine de deux ans d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, assortie d’une obligation de soins. Le tribunal a finalement suivi ces réquisitions, condamnant Abdelkrim Rabhi à dix-huit mois de prison ferme.