
Pauline Carlier, sexologue et psychomotricienne, nous dévoile les impacts du confinement sur l’intimité et la vie de couple. Elle lève le voile sur cette discipline thérapeutique encore tabou bien que de plus en plus populaire.
Pourquoi et quand consulter un sexologue ?
Les raisons de consulter un.e sexologue sont diverses et variées. Cela s’étend des troubles de la sexualité aux problèmes liés à la relation de couple. Ces maux, considérés comme de réels symptômes et étant à l’origine d’une véritable souffrance chez le patient, peuvent être soulagés grâce à cet accompagnement.
Voici les motifs de consultation les plus courants :
– Troubles du désir
– Problèmes au niveau de l’érection et éjaculation rapide chez les hommes
– Défaut de lubrification ou plus globalement la sphère des douleurs qui est très présente chez les femmes
« Cette période de confinement n’est que révélatrice d’un problème préexistant. »
La crise sanitaire de la COVID-19 n’a pas eu de conséquences que sur la santé des français ou l’économie du pays. Elle a également chamboulé nos modes de vie dans tous ses aspects, y compris la sexualité.
« Les demandes ont explosé à la suite du premier confinement. Ça a réveillé des zones de souffrance dans la sexualité et dans le couple, donc une réelle prise de conscience et une décision de consulter. J’ai toujours eu des demandes pour de l’addiction sexuelle mais assez rares et depuis le premier confinement, le nombre de patients qui viennent me consulter pour ces troubles là a considérablement augmenté. »
« Ça m’a surpris à mes débuts de constater que la tanche d’âge des 18-25 ans représentait un tiers de mes patients. »
Il n’y a pas d’âge pour consulter un.e sexologue. Que vous ayez 20 ou 40 ans, vous pouvez être confrontés aux troubles sexuels que l’on a mentionnés précédemment. Peu importe si le problème est récent ou persiste depuis des mois, voire des années… Il n’est jamais trop tard pour changer les choses.
« Ma patientèle est très large. Ce qui, moi, m’a surpris en ouvrant mon cabinet, il y a une dizaine d’années, c’est la jeunesse. J’ai énormément de demandes entre 18-20 ans et 25 ans.
J’expliquerais cela par le fait que, pour la tranche d’âge au-dessus des 40 ans, c’est un peu tabou et difficile d’accepter d’aller voir un sexologue. Pour la tranche d’âge de 25 à 40 ans, ils ont plus de facilité à accepter de venir mais la résistance est toujours là. Et pour les moins de 25 ans, on a l’impression qu’il n’y a pas de résistance. A partir du moment où ils voient qu’il y a un problème, ils vont consulter. Il n’y a pas de tabou à aller voir un sexologue. Il n’y a pas de freins comme pour les générations précédentes. »
« Les jeunes ont pris conscience que la sexualité fait partie de la vie et qu’aller voir un sexologue, ce n’est pas avouer un échec. Ils n’attendent pas d’être dans une situation catastrophique pour consulter. »
« On parvient à résoudre assez rapidement les problématiques amenées par les jeunes. Notamment du fait de la jeunesse et d’une capacité d’évolution assez importante. Mais on voit que la pression de société est plus importante chez eux que pour les plus 30 ans. Cela est certainement dû à l’exposition et à la banalisation des normes pornographiques qui font que les jeunes voient tout de suite qu’ils ne correspondent pas à ces normes et s’en inquiètent. C’est tout un travail de déconstruction qu’il y a à faire.
En plus, il y a ces questions d’éjaculation précoce et des douleurs lors des rapports qui est une situation que les jeunes refusent alors que les autres générations s’en accommodaient un peu fatalement. Avant elles étaient tolérées, aujourd’hui elles ne le sont plus. »
« Pour lever la souffrance, il faut lever le silence. »
Chaque accompagnement est différent est s’adapte au patient, à chaque problématique. Entre conseils, ressources à consulter, exercices à faire entre les séances, l’accompagnement par un.e professionnel.le est un atout de taille dans la résolution de ces troubles sexuels.
« Les patients qui viennent consulter sont des gens qui se sentent dans l’impasse. Il faut donc les laisser s’exprimer dans un premier temps pour comprendre le problème et son origine mais il faut immédiatement leur donner des pistes de solutions afin de leur ouvrir des perspectives. »
Thérapie comme une autre, n’ayez plus honte ou peur de trouver des solutions à vos problèmes ! Consulter un.e sexologue ne doit plus être tabou.
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