
Délice et Création, fournisseur de produits pour boulangeries et pâtisseries, a décidé de délocaliser ses services à Valence, entraînant la suppression de douze postes sur ses sites de Saint-Marcellin-en-Forez et Mably.
L’annonce, tombée en octobre 2024, a eu l’effet d’une brioche mal levée pour les salariés. « Ce n’est pas possible ! C’est une blague ? C’est une boîte familiale, » confient les employés encore sous le choc. Si choqués qu’ils ont immédiatement contacté leurs collègues de Mably, qui ignoraient tout de cette décision.
Implantée depuis 1978 à Saint-Marcellin-en-Forez sous le nom de Forez Levure, et depuis 1995 dans le Roannais sous l’appellation Le Comptoir des levures, l’entreprise avait été rachetée en 2019 par le groupe Pomona. Une acquisition qui aura finalement le goût d’une mie rassise pour les employés.
La direction justifie cette restructuration par « les évolutions du marché de la boulangerie-pâtisserie avec des clients qui demandent une offre de produits de plus en plus large, nécessitant des entrepôts plus adaptés. » Une explication qui ne convainc pas les salariés, particulièrement ceux de Mably dont le site de 4 000 m² offre des possibilités d’extension, contrairement à celui de Valence limité à 2 000 m².
Ce qui fait monter la température comme un four à pain, c’est surtout la bonne santé financière de l’entreprise : « Délice et création Rhône Auvergne a réalisé 17,5 millions de chiffre d’affaires en 2024 avec 809 000 euros de bénéfice, donc ce n’est pas une question de déficit, » soulignent les salariés.
Depuis la mi-mars, les entrepôts des deux sites ont été vidés et leurs stocks transférés à Valence. Désormais, chaque soir, un semi-remorque livre la matière première depuis Valence. « Les salariés doivent décharger de 19 heures à minuit dans un dépôt complètement vide, » témoignent les employés.
Au total, cinq personnes à Saint-Marcellin-en-Forez et sept à Mably se retrouvent sur le carreau. Pour certains, après vingt ans de service, la pilule est difficile à avaler. Quant aux employés restants, l’inquiétude grandit : « On sait que cela ne va pas durer. Ils ont un bail commercial jusqu’en 2027 donc après… »
Une restructuration qui laisse un arrière-goût de pain brûlé dans cette entreprise où, selon les salariés, il n’y avait jamais eu de licenciements auparavant
© Photo Boulangerie Bakery.