« Je suis avec le big boss. » Maeva Ghennam a publié mercredi sur ses réseaux sociaux plusieurs stories (vidéos éphémères) dans lesquelles elle s’affiche avec le député sortant de La France insoumise (LFI) Sébastien Delogu, candidat à sa réélection aux législatives. L’influenceuse de Dubaï est avec une de ses amies, aussi influenceuse, Saliah Ramdani. Les trois semblent se trouver dans un restaurant.
« C’est très important d’aller voter le 30 juin et le 7 juillet », lance la créatrice de contenus face caméra, avant de s’adresser au candidat « et qu’est-ce que tu disais si y en a qui ne peuvent pas aller voter ? ». Ce à quoi Sébastien Delogu rappelle la procédure pour aller faire procuration. « Vous avez l’extrême droite qui est aux portes de notre pays (…) c’est hyper important (d’aller voter) », insiste le député sortant. « Il faut pas laisser faire ça (sic) », enchaîne Maeva Ghennam. « Dis leur Maeva, dis-leur », renchérit le candidat insoumis.
Quelqu’un qui n’a pas d’humanité en lui ne devrait pas diriger un peuple ni le représenter! Moi je choisis le courage, je choisis la bravoure, je choisis l’humanité AVANT TOUT! Je voterai pour le Front Populaire ! @sebastiendelogu pic.twitter.com/UeRUDRWhjS
— Maevaghennam (@Maevaghennam1) June 19, 2024
Dans la story suivante, les deux amies indiquent être « trop fières de lui » et lui donnent l’opportunité de s’adresser à leur communauté. « Qu’est-ce t’as à leur à dire ? », lance Maeva Ghennam en filmant Sébastien Delogu. « Tout simplement que le RN est limite au pouvoir dans notre pays, (…) vous voyez de l’autre côté de la Méditerranée que le Front national est au pouvoir, par exemple en Israël où c’est l’extrême droite qui est en train de génocider tout un peuple, je vous appelle à la responsabilité (…) en tant que citoyen de ce pays, (…) allez voter », répond l’élu insoumis.
« Je n’ai jamais été payée »
Le 12 juin dernier, l’influenceuse aux 3,2 millions d’abonnés avait raconté sur ses réseaux sociaux avoir été contactée par des partis politiques, notamment LFI, pour « rentrer en politique ». « Franchement je suis en train d’y penser », avait-elle déclaré. Mais le parti du Jean-Luc Mélenchon avait très vite démenti cette information. « Pas la peine de s’emballer. Les Insoumis ne l’ont pas contactée », avait écrit sur X, le responsable des campagnes numériques Bastien Parisot.
Dans une autre story prise au même endroit, toujours mercredi, Maeva Ghennam répond à une question de l’une de ses abonnées qui lui demande si elle a touché de l’argent pour faire cette vidéo. « Non les filles, sur le bon dieu que c’est pas vrai, je n’ai jamais été payée pour soutenir un parti », affirme la créatrice de contenus. « Moi je soutiens Delogu parce que je soutiens ce qu’il fait, il vient des quartiers nord (de Marseille, ndlr) comme moi, depuis ce qu’il a fait à l’Assemblée nationale je l’ai encore plus aimé ».
🇫🇷 Les partis politiques paient les influenceurs pour donner des consignes de vote. Jeremstar a reçu une proposition de 15 000€ pic.twitter.com/B5ffzTEyT4
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) June 18, 2024
LFI dément également avoir contacté Jeremstar
Maeva Ghennam n’est pas la seule à affirmer avoir été contactée par des partis politiques en pleine campagne des législatives. « On m’a proposé 15 000 euros, ce n’est pas une plaisanterie, pour faire trois stories et un post où je prendrais en photo, filmerais dans l’isoloir, ce que je mets dans l’enveloppe pour inciter (…) ma communauté à voter pareil », a révélé l’ancien blogueur Jeremstar sur Instagram mardi.
Selon lui, leur stratégie de communication est « assez hallucinante ». « C’est hyper bien rodé, tu reçois presque un brief de ta prise de parole. C’est absolument lunaire », a-t-il souligné, sans préciser le nom des mouvements qu’ils l’ont contacté.
Là encore, le responsable des campagnes numériques de la France insoumise a tenu à clarifier en démentant une nouvelle fois que le parti est à l’origine de la prise de contact. « Encore une fois, pas la peine de s’emballer. Non, la France insoumise ne l’a pas contacté. On ne paye personne pour appeler à voter pour nous », a écrit Bastien Parisot sur X dans la soirée jeudi.