Le week-end dernier, des centaines de chasseurs attendaient avec impatience l’ouverture de la saison de chasse, marquant ainsi un moment clé pour cette activité ancestrale. Cependant, cette pratique se heurte désormais à des courants de pensée tels que le véganisme et la défense du bien-être animal. Malgré cette opposition apparente, une initiative inédite en Wallonie a vu le jour : chasseurs, naturalistes, agriculteurs et scientifiques se sont réunis autour d’un avis commun sous l’égide du Conseil wallon du Bien-Être des Animaux. Bien que difficilement compréhensible dans le contexte français, cette démarche témoigne d’une volonté de conciliation et d’ouverture d’esprit entre les différents acteurs concernés. Un accord a ainsi été trouvé pour rendre la chasse plus compatible avec le respect du bien-être animal.
Vers une chasse plus respectueuse du bien-être animal
Certaines pratiques de chasse, comme les battues à cor et à cri, suscitent des inquiétudes quant aux risques qu’elles posent pour le bien-être des animaux. Si l’impact exact de ces pratiques sur le dérangement des animaux reste à évaluer, il est reconnu que les conditions de mise à mort sont souvent plus incertaines et moins maîtrisées que lors de techniques telles que la poussée-affût ou la chasse à l’approche. La poussée-affût, plus adaptable à différents types de terrains, pourrait être intégrée à la battue à cor et à cri, améliorant ainsi les conditions pour les animaux.
Améliorer la formation des chasseurs pour une mise à mort plus rapide et moins douloureuse
Un tir précis et efficace est essentiel pour limiter la souffrance animale. Pourtant, des marges d’amélioration ont été identifiées dans plusieurs domaines :
1. Le matériel de chasse doit intégrer les avancées technologiques. L’utilisation d’optiques adaptées, obligatoire pour certaines techniques de chasse, devrait être généralisée pour toutes les pratiques.
2. Un contrôle régulier des optiques s’impose, avec l’instauration d’une certification annuelle pour garantir leur bon réglage.
3. La formation initiale des chasseurs doit inclure une épreuve pratique de tir sur une cible en mouvement, représentant un gros gibier.
4. Une formation continue devrait être imposée tous les deux ans, avec une attestation complémentaire obligatoire pour la pratique de certaines chasses comme la battue à cor et à cri.
La montée en puissance de la cause animale en France
La Fondation 30 Millions d’Amis a récemment publié la 7e édition de son baromètre annuel sur le bien-être animal, en collaboration avec l’Ifop. Bien que des progrès aient été perçus par l’opinion publique, les attentes restent fortes. Qu’il s’agisse des animaux de compagnie, de l’élevage ou de la chasse, les Français placent ces enjeux au centre de leurs préoccupations et envisagent même de les intégrer dans leurs choix électoraux pour les prochaines élections européennes.
D’après cette enquête, 63 % des Français estiment que les animaux sont mal défendus par les responsables politiques. Plus de 73 % regrettent également l’absence de mesures spécifiques en faveur de la cause animale dans le nouveau gouvernement. Pour 37 % des sondés, il s’agit d’une véritable « faute politique », tandis que 36 % y voient une « occasion manquée ». La nomination de nouveaux ministres en février 2024 n’a pas modifié cette perception. De même, l’adoption d’un chiot par le Premier ministre, récemment partagée sur les réseaux sociaux, n’a pas apaisé les critiques.
Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, souligne : « Jamais la condition animale n’a pris une place aussi centrale dans le débat public. La protection des animaux est devenue un enjeu sociétal majeur, un sujet de préoccupation croissante pour la majorité des Français. Ces derniers réclament des actions concrètes pour améliorer le respect des animaux, qu’ils soient de compagnie, d’élevage ou sauvages. » Ce changement de perception met en lumière l’urgence de trouver un juste équilibre entre les traditions, comme la chasse, et les exigences croissantes de la société pour une meilleure protection animale.