
Leur mission ? Explorer les relations humaines et non-humaines à travers des créations qui interrogent notre rapport à l’altérité et à l’environnement. Leur méthode relève du trek artistique : des itinérances théâtrales de huit jours à pied, armés d’un protocole d’interviews rigoureux et d’une capacité à transformer n’importe quel coin de rue en agora improvisée. Ils ont ainsi arpenté la Drôme, l’Ardèche, l’Isère, la Loire et le Jura, collectant les histoires et les peurs de ceux qu’ils croisent.
Une base de repli à la Friche Lamartine
Quand ils ne sont pas en vadrouille, nos nomades du spectacle ont posé leurs valises à la Friche Artistique Lamartine, dans le 3e arrondissement lyonnais. Ce lieu alternatif autogéré rassemble 150 artistes de tous horizons, unis par la philosophie du « faisons ensemble plutôt que chacun dans son coin ». Un parfait QG pour une compagnie qui prône la mutualisation et l’expérimentation.
Anne-Sophie : marionnettiste-exploratrice en chef
Native d’Annemasse et diplômée d’un Master Arts du Spectacle à Lyon 2, Anne-Sophie cumule les casquettes : metteuse en scène, autrice, comédienne et marionnettiste. Sa formation éclectique l’a menée des plateaux traditionnels aux créations de rue, en passant par l’art de la marionnette qu’elle a appris auprès de pointures comme les marionnettistes des Guignols de l’Info.
Son terrain de jeu favori ? Les établissements scolaires, EHPAD et structures sociales du Rhône, où elle développe des projets sur mesure qui transforment l’art en outil d’échange et de réflexion collective.
Louis-Antoine : l’homme-orchestre des décibels
Percussionniste depuis l’âge de 7 ans et diplômé en composition électroacoustique, Louis-Antoine apporte la dimension sonore à leurs créations itinérantes. Entre deux randonnées théâtrales, il compose, enregistre et produit pour diverses formations musicales, tout en jonglant avec ses activités d’ingénieur du son et de régisseur au Théâtre des Célestins.
Sa spécialité ? Créer des univers sonores qui accompagnent les interrogations contemporaines de la compagnie, des « Peurs Sociales et Intimes » jusqu’à « Entre Nous les Abîmes ».
Un carnet d’adresses artistique étoilé
La compagnie s’entoure d’une constellation de talents : comédiens, céramistes, graphistes, couturières et ébénistes qui enrichissent leurs créations. Côté inspiration littéraire, ils puisent chez une bibliothèque éclectique allant d’Hartmut Rosa à Ursula K. Le Guin, en passant par Donna Haraway et Robin Hobb.
L’art de faire société autrement
Avec des spectacles comme « Au Bûchers les Atroces », « Chapelles Ardentes » ou « Entre Nous les Abîmes », la Compagnie Augustine Turpaux réinvente l’art de faire du théâtre un laboratoire social. Leur pari ? Prouver que l’art peut encore servir de miroir critique à notre époque d’accélération permanente, tout en créant des espaces de rencontre authentiques entre les territoires et leurs habitants.