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Le nouveau plan, présenté au conseil d’administration de l’EPCC le 13 janvier, prévoit désormais la suppression de cinq postes au lieu des huit initialement envisagés. Une réduction obtenue grâce à l’appui de l’État, de la Région et de Saint-Étienne Métropole, mais qui continue de susciter des inquiétudes parmi les syndicats et le personnel.
Une situation financière sous pression
Les difficultés financières de l’EPCC sont attribuées à plusieurs facteurs, notamment l’augmentation des coûts énergétiques et l’évolution automatique de la masse salariale. Ces contraintes budgétaires ont été accentuées par des financements publics jugés insuffisants, malgré une contribution en hausse de Saint-Étienne Métropole, principal soutien financier de la structure.
Selon la direction, les restrictions budgétaires n’ont laissé que peu de marges de manœuvre, imposant des choix difficiles. Le plan initial, dévoilé en novembre, prévoyait la suppression de huit postes. Après plusieurs analyses menées par la préfecture, la Région et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), ce chiffre a été ramené à cinq suppressions.
Les choix du nouveau plan
Le scénario révisé maintient deux postes dans le secteur de l’enseignement artistique, critiqué pour son faible nombre d’étudiants, et conserve un autre poste au sein de la Cité. Cependant, les économies nécessaires ont conduit à des coupes ailleurs, notamment la suppression des grandes expositions prévues en 2025, hormis celles liées aux travaux des étudiants.
Le budget de la Biennale 2025, réduit à 2,8 millions d’euros contre environ 4 millions en 2022, a également fait débat. Certains représentants syndicaux estiment que des économies supplémentaires auraient pu être réalisées en réduisant davantage l’ampleur de l’événement, voire en le supprimant. La direction, cependant, affirme que cela n’aurait apporté qu’une solution temporaire et aurait compromis les financements publics et privés liés à la Biennale.
Des suppressions de postes controversées
Les cinq suppressions de postes concernent principalement le service communication et le service promotion du design. Parmi les départs, trois fonctionnaires et deux contractuels, dont certains bénéficient d’une ancienneté de plus de 20 ans. Les syndicats dénoncent une perte de compétences et de mémoire institutionnelle, ainsi qu’une absence de plan détaillé pour compenser les missions désormais supprimées ou externalisées.
Les représentants syndicaux critiquent également une gestion qu’ils jugent opaque, pointant des écarts entre les économies prévues et les coûts indirects liés aux suppressions de postes. Ils s’inquiètent en outre des délais pour reclasser les fonctionnaires concernés, soulignant que leurs salaires continueront à peser sur le budget tant qu’ils n’auront pas été réaffectés.
Une restructuration sous haute tension
Malgré les assurances de la direction concernant les possibilités de reclassement rapide au sein de Saint-Étienne Métropole, les syndicats restent sceptiques. Ils dénoncent également un renforcement paradoxal de la direction de l’EPCC ces deux dernières années, avec des recrutements jugés coûteux et flous.
Si aucune mobilisation n’est encore programmée, des actions pourraient être envisagées dans les semaines à venir, selon les représentants syndicaux. Le plan de restructuration sera soumis à un avis consultatif du Comité social et territorial (CST) avant d’être voté en conseil d’administration dans les prochaines semaines.
La restructuration en cours, bien qu’elle permette de réduire le nombre de licenciements, laisse planer des incertitudes sur l’avenir de l’EPCC. La suppression des grandes expositions en 2025 et la réduction des missions clés posent des questions sur la capacité de la Cité du design à remplir ses objectifs statutaires.