L’exécutif, solidaire derrière son président Yves Nicolin, a dénoncé une tentative de déstabilisation politique, tandis que l’opposition, en réunion parallèle à Villerest, peine à clarifier ses intentions.
Un conseil sous tension, mais largement soutenu
« Ce soir, nous sommes 57 élus présents. C’est plus que lors de la quasi-totalité des conseils de cette année », a déclaré un Yves Nicolin satisfait, en ouverture de la séance. Avec un quorum fixé à 42, l’absence d’une vingtaine d’élus n’a en rien perturbé le déroulement du conseil, que le président interprète comme un « cuisant désaveu pour les instigateurs du boycott ». Ces derniers, réunis en parallèle à Villerest, ont vu leur initiative perdre de l’élan face à une assemblée communautaire résolument mobilisée.
Les démissions de Jade Petit et Philippe Perron de l’exécutif communautaire, officialisées cette semaine par le préfet, ont permis d’éviter un vote de l’assemblée sur leur éviction. Un soulagement pour certains élus, dont Marie-France Gaume, maire de Villemontais, qui a exprimé son souhait d’un retour au dialogue : « Je pleure de voir notre communauté se déchirer. Il faut retrouver la sérénité. »
L’exécutif fait bloc
Yves Nicolin a de son côté dénoncé une campagne de dénigrement : « On a porté des accusations sans preuve pour me salir. Ce que je vis très mal depuis des mois. Maintenant, il faut avancer. » Soutenu par l’exécutif, le président a rejeté les affirmations des frondeurs, selon lesquelles les élus seraient soumis à son autorité. « Non, nous ne sommes pas soumis. Nos conseils communautaires ne sont pas une pièce de théâtre, mais des espaces de débat libre. Nous refusons cette mascarade politique », a affirmé Nicolas Chargueros, porte-parole de l’exécutif.
Deux nouveaux vice-présidents ont été élus pour combler les postes vacants. Martine Roffat, maire de Saint-André-d’Apchon, a repris les délégations à l’emploi et au développement économique de Philippe Perron, tandis que Gilles Goutaudier, maire de Saint-Haon-le-Vieux, s’est vu attribuer la communication, en remplacement de Jade Petit.
À Villerest, une opposition discrète
Parallèlement au conseil communautaire, Jade Petit et Philippe Perron ont tenu une réunion à huis clos en mairie de Villerest, accompagnés d’une poignée d’élus. L’objectif annoncé : structurer un groupe d’opposition au sein de Roannais Agglomération. Cependant, aucune déclaration publique n’a été faite, et la réunion s’est déroulée loin des regards, y compris ceux des journalistes.
Interrogés sur leur démarche, les élus présents ont justifié leur absence du conseil communautaire par leur sentiment d’impossibilité de dialogue. « Vous pensez que la communication est possible ? », a rétorqué Catherine Dufossé, membre de l’opposition, tout en reconnaissant que certains sympathisants siégeaient malgré tout au conseil pour faire entendre leur voix.
Selon Philippe Perron, cette absence représente « un tiers de la population de l’agglomération qui marque son désaccord ». Mais l’organisation d’une opposition structurée reste floue, et le groupe n’a pas encore clarifié ses contours ni ses membres.
Une bataille d’image
Dans une ambiance de méfiance et de tensions, Yves Nicolin et ses soutiens ont profité de ce conseil pour réaffirmer leur légitimité et leur capacité à avancer malgré les turbulences. De leur côté, les frondeurs peinent à donner de la visibilité et de la cohérence à leur opposition.
Alors que l’exécutif s’est consolidé et que deux nouveaux vice-présidents ont été désignés, l’opposition, dispersée et silencieuse, semble pour l’instant manquer sa cible. La question reste de savoir si cette contestation parviendra à s’organiser efficacement ou si elle restera cantonnée à des gesticulations sans impact durable.