
Avec une enveloppe budgétaire estimée à 26 millions d’euros, la Ville envisage une transformation majeure, qui s’étalera sur la période 2026-2032, afin de répondre aux enjeux de conservation, d’exposition et d’attractivité culturelle.
Un musée à l’étroit
La dernière rénovation du musée remonte aux années 1990, laissant des collections prestigieuses comme les pièces égyptiennes reléguées à l’ombre pour des raisons de conservation. Ce lieu, riche de 40 000 œuvres, manque aujourd’hui cruellement d’espaces adaptés pour leur stockage et leur mise en valeur. L’extension envisagée prévoit notamment une salle d’exposition temporaire, une boutique, et un espace de restauration.
Des démolitions en débat
Pour réaliser ce projet, la Ville de Roanne propose de raser plusieurs immeubles situés à l’intersection des rues Déchelette et Anatole-France, notamment l’ex-pizzeria Capucine. L’objectif est de dégager une perspective visuelle entre l’hôtel de Valence, qui abrite le musée, et d’autres bâtiments historiques tels que l’hôtel Goyer de Livron (actuelle sous-préfecture).
L’Architecte des Bâtiments de France (ABF), initialement réticent, a récemment fait évoluer sa position. Une étude patrimoniale a démontré que les bâtiments concernés, construits à partir de 1810, n’étaient pas contemporains de l’hôtel de Valence (1786). Leur démolition permettrait également de retrouver des éléments historiques, comme l’ancien passage couvert pour les fiacres.
Un projet architectural ambitieux
La Ville prévoit de lancer un appel à candidatures pour sélectionner une équipe d’architectes, qui devra proposer trois scénarios d’aménagement. Parmi les points encore en discussion :
• L’entrée principale du musée, qui pourrait être déplacée vers la place des Promenades, en opposition au souhait de l’ABF de la maintenir à son emplacement actuel.
• La réutilisation des espaces du cinéma Le Médian et de l’Escargot gourmand pour y implanter la boutique et le restaurant du musée.
Un projet moteur pour la culture locale
Avec cette métamorphose, le musée Déchelette pourrait doubler son effectif pour atteindre 25 collaborateurs. Ce projet offrira également des espaces de stockage modernisés et adaptés, et permettra une augmentation significative du nombre d’expositions temporaires et permanentes.
Au-delà de sa dimension culturelle, cette initiative s’inscrit dans une volonté de redynamisation urbaine et touristique de Roanne. Selon le maire, « la culture et le sport sont des moteurs pour distinguer une ville ».
Le musée agrandi pourrait ainsi devenir un symbole d’excellence culturelle pour la région, en offrant une vitrine aux trésors patrimoniaux et aux collections textiles, industrielles et égyptiennes qui font la richesse de Roanne.
Prochaines étapes : La Ville entame des discussions avec les propriétaires des bâtiments à raser, tout en poursuivant la conception du projet architectural. L’ambition est claire : faire du musée Déchelette un pôle culturel incontournable dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.