
Cette initiative portée par Isabelle Surply, conseillère d’extrême droite, visait à renouer avec un événement historique de Saint-Chamond, mais n’a pas convaincu les élus.
Une tradition ancienne au cœur des débats
Les Feux de la Saint-Jean, célébrés traditionnellement le 24 juin, puisaient leurs origines dans des rituels anciens destinés à éloigner les mauvais présages. Cette fête, marquée par le symbolisme du feu purificateur, comportait une pratique controversée : brûler un chat noir, perçu comme une incarnation du démon, pour purifier les péchés. Selon l’élu en charge du patrimoine, François Morange, cette tradition a été mise à l’honneur par les chanoines de la collégiale Saint-Jean-Baptiste au XVIIe siècle avant de s’intégrer à une autre fête populaire, celle des ribandiers, ou « fête de la Septembre », datant de 1634.
Bien que la fête ait disparu, un hommage persiste : un chat en papier est régulièrement présent dans les cortèges du corso lors des célébrations de septembre. « Ce chat, autrefois brûlé place Saint-Pierre, demeure un symbole plus moderne et acceptable de cette tradition », a souligné François Morange.
Une proposition rejetée
Isabelle Surply avait pourtant défendu cette idée en s’appuyant sur le patrimoine culturel de la ville. Elle a rappelé que l’origine du sobriquet « Couramiaud », donné aux habitants de Saint-Chamond, serait liée à ces festivités. Lors d’une concertation sur l’avenir de la ville à l’horizon 2035, certains commerçants avaient également exprimé le regret qu’il n’existe pas de fête populaire forte rassemblant les habitants autour de leur identité.
Mais l’opposition de l’ensemble des élus a été ferme. La conseillère écologiste Patricia Simonin Chaillot a mis en avant la proximité de date avec la Fête de la Musique, déjà bien établie le 21 juin, et a remis en question la pertinence d’introduire une fête aux origines aussi controversées.
Une tradition ancrée, mais dépassée
François Morange a également pris soin de rappeler que le terme « Couramiaud » n’est pas un gentilé officiel, mais un sobriquet attribué aux habitants par les communes voisines. Selon lui, remettre au goût du jour une célébration impliquant des pratiques aujourd’hui jugées inappropriées n’a plus de sens pour les Saint-Chamonais.
« La fête de la Septembre inclut déjà des éléments du patrimoine historique local, de manière modernisée et respectueuse. Il n’y a donc pas lieu de relancer les Feux de la Saint-Jean », a-t-il conclu.
Une deuxième proposition infructueuse
Cette tentative d’Isabelle Surply fait suite à une autre proposition rejetée lors du conseil municipal de novembre : celle de réintroduire la fête des conscrits. Avec deux initiatives successives refusées par l’assemblée, l’élue devra encore convaincre si elle souhaite continuer à promouvoir des événements issus de traditions anciennes.