Déjà connu de la justice, ce quadragénaire schizophrène et cocaïnomane a été lourdement condamné à dix-huit mois de prison ferme après avoir tenté de fuir avec une sacoche volée.
Une sacoche volée en pleine rue
Le 23 décembre, Achraf, en quête d’argent pour financer sa consommation de cocaïne, repère une sacoche dans une voiture de fonction appartenant à un employé d’Engie, garée place Jean-Plotton à Saint-Étienne. Sans hésiter, il casse la vitre du véhicule et s’empare du bien avant de se rendre dans un kebab à proximité.
La victime, alertée par une notification bancaire sur son téléphone, comprend rapidement ce qui se passe. « J’étais en dépannage chez un client quand j’ai reçu une alerte de paiement. Je suis descendu voir mon véhicule, et j’ai compris », raconte l’employé d’Engie.
Pris sur le fait… en train de manger
Guidé par la notification, l’homme se rend au kebab où la tentative de paiement a eu lieu. « J’ai demandé à l’employé si quelqu’un venait de commander. Il m’a désigné ce monsieur », explique la victime. Sur place, Achraf était tranquillement en train de manger son sandwich.
Lorsque la victime lui demande de restituer ses affaires, le voleur prend la fuite à pied. Cependant, il ne va pas très loin. Un témoin, alerté par les cris de la victime, intervient et immobilise Achraf jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.
Un prévenu apathique et récidiviste
Présenté devant le tribunal, Achraf apparaît à moitié endormi dans le box des accusés. Diagnostiqué schizophrène depuis plusieurs années, il suit un traitement qu’il ne respecte qu’en théorie. Sous l’emprise de la cocaïne au moment des faits, il confesse sans détour son état au juge.
« Donc, vous pouviez vous acheter de la cocaïne, mais pas un kebab ? », l’interroge le magistrat, provoquant un silence gêné. Son avocate tente de plaider en faveur de soins : « Nous parlons d’un kebab à 7 euros. La priorité, pour lui, ce sont des soins adaptés. La prison ne changera pas son comportement. »
Une sanction exemplaire
Les juges, cependant, n’ont pas été convaincus par cette défense. Déjà condamné à plusieurs reprises pour des délits similaires, Achraf Abattouy écope cette fois de dix-huit mois de prison ferme. « La récidive et l’absence de prise en charge de ses troubles ne laissent pas d’alternative », a estimé le tribunal.
Achraf a été immédiatement conduit en maison d’arrêt pour purger sa peine. Une affaire qui met en lumière la complexité de traiter des récidivistes en proie à des troubles psychiques et à des addictions, tout en garantissant la sécurité des citoyens.