
Ce poste récent, créé il y a trois ans, répond à la réorganisation du réseau des trésoreries en proposant un accompagnement personnalisé aux collectivités sur tous les aspects financiers, fiscaux et budgétaires.
Cette innovation administrative vise à optimiser l’efficacité et les économies dans la gestion des deniers publics locaux, offrant une expertise de proximité aux élus confrontés à des défis budgétaires grandissants.
Des résultats encourageants mais contrastés
L’analyse des comptes de gestion 2024 révèle une situation en demi-teinte pour la commune. Patrick Dumont salue une évolution positive : pour la première fois depuis cinq ans, le financement disponible a dépassé les dépenses d’investissement, permettant de dégager des économies substantielles.
Cette performance résulte de la maîtrise des dépenses d’équipement, confirmant la pertinence des recommandations formulées l’année précédente par le conseiller financier.
Un déséquilibre qui interpelle
Cependant, l’expert soulève une problématique préoccupante : l’évolution asymétrique entre recettes et dépenses. Alors que les premières n’ont progressé que de 1,6%, les secondes ont augmenté de 3,8%. Cette dynamique, bien que modérée, questionne la soutenabilité à moyen terme de l’équilibre budgétaire.
Le diagnostic établi par Dumont nuance néanmoins cette tendance : l’augmentation des dépenses reste raisonnable et ne traduit pas un dérapage budgétaire. Le véritable enjeu réside dans l’insuffisante dynamisation des ressources communales.
Le casse-tête des recettes supplémentaires
Face aux interrogations de Gilles Vallas, élu d’opposition, sur les leviers disponibles pour redynamiser les recettes, Patrick Dumont dresse un panorama peu réjouissant. Les options s’avèrent limitées : hausse des tarifs communaux, création de nouveaux services payants, ou augmentation de la fiscalité locale.
L’alternative consiste à réduire la voilure municipale en diminuant les services ou les effectifs, choix politiquement délicat dans un contexte où les attentes citoyennes demeurent élevées.
La fiscalité, dernier recours impopulaire
L’expert reconnaît sans détour l’impopularité de la solution fiscale, confirmant les craintes des élus face à ce levier pourtant efficace. Cette réalité place les équipes municipales dans une situation inconfortable : assumer une hausse d’impôts ou accepter une dégradation progressive de leur capacité d’action.
Le cri du cœur sur les dotations étatiques
Jean-Pierre Brat, représentant de « Notre ville citoyenne, écologique et solidaire », exprime sa frustration face à cette équation impossible. Il pointe du doigt la réduction des dotations étatiques, reportant mécaniquement la charge financière sur les contribuables locaux.
Cette intervention révèle un enjeu majeur des finances locales : la redistribution des responsabilités entre État et collectivités sans compensation adéquate, plaçant ces dernières devant des choix cornéliens.
Un consensus malgré les inquiétudes
Malgré ces préoccupations légitimes, le compte de gestion 2024 a recueilli l’unanimité des suffrages, témoignant d’une reconnaissance collective de la gestion communale actuelle.
Cette approbation n’occulte pas les défis futurs : Saint-Just-Saint-Rambert devra rapidement identifier de nouvelles sources de financement pour maintenir son niveau de service public sans pénaliser excessivement ses administrés.
L’équation budgétaire de demain
Les projections pour 2025 s’annoncent délicates. La commune devra jongler entre maîtrise des coûts, recherche de nouvelles recettes et préservation de son attractivité fiscale. Un exercice d’équilibriste qui illustre parfaitement les contraintes pesant sur l’ensemble des collectivités françaises dans un contexte économique tendu.