Pierre Emmanuel Barré est un comique qui n’a pas sa langue dans sa poche. Vous l’avez vu sur Canal +. Il tenait une chronique dans l’émission de Ali Baddou « La Nouvelle Edition ». Il a officié sur France 2 dans « Folie passagère » et entre 2012 et 2017, il était également chroniqueur sur France Inter.
Mais Pierre-Emmanuel Barré est aussi un homme de scène. Il est le samedi 18 mai 2019 à la salle Jeanne d’Arc à Saint-Etienne. L’occasion pour nous de le rencontrer pour un moment sympathique plein de dérision.
Tu as débuté au cours Florent, beau souvenir ?
Le cours Florent c’est pas la meilleure école de théâtre mais de toutes façons je ne suis pas le meilleur comédien (rire). Mais le cours Florent c’est surtout des rencontres. J’ai rencontré beaucoup de monde avec qui j’ai travaillé par la suite, comme le metteur en scène de mon premier spectacle. Ça m’a permis de pouvoir travailler.
Avant de te lancer dans le one-man-show, tu as fait de la publicité ?
Ahh, non, même pas, j’ai fait de l’événementiel, c’est encore moins prestigieux que de la publicité. C’était pour la bière Grimbergen. J’étais déguisé en moine et je devais faire goûter la bière aux gens dans des PMU et dans des brasseries. Ce n’était pas la meilleure période de ma vie (rire). Je faisais ça partout, j’allais à Marseille, le lendemain, j’allais en Bretagne.
Tu as été chroniqueur sur Canal, tu as travaillé à la télé et la radio, quel est ton plus beau souvenir dans les médias ?
Sans hésitation, Canal +. L’année où j’ai travaillé avec Ali Baddou. J’ai adoré faire « La Nouvelle Edition ». C’était une très chouette rencontre. On est toujours très ami avec Ali et avec toute l’équipe de « La Nouvelle Edition ». J’étais tous les jours en émission, j’ai passé de très beaux moments, un très grand souvenir. Même si c’est mon souvenir le plus fatiguant (rire) ça a demandé énormément de travail. Mais j’ai adoré.
Entre 2012 et 2017, tu as tenu une chronique hebdomadaire sur France Inter. France Inter t’a censuré et tu as décidé de claquer la porte. Tu t’es senti désapprouvé ?
Oui, Oui, mais finalement, ils ne m’ont pas censuré puisque je l’ai faite sur internet. Mais oui ils m’avaient demandé d’enlever un paragraphe de la chronique. Je suis très chiant à ce niveau-là, quand on me demande de retirer des choses, je m’en vais. Je n’aime pas qu’on regarde mes chroniques, je n’aime pas qu’on me donne un avis dessus. Et surtout, je n’aime pas qu’on m’enlève un morceau de ma chronique de manière injustifiée. Mais le jour même, je me suis filmé et j’ai posté ma chronique sur youtube.
La chronique censuré :
Justement, à propos de poster des vidéos de soi sur le net, tu pourrais faire un spectacle avec comme sujet les youtubers, le côté égo trip, sur les personnes qui aiment se filmer et se regarder sur internet ?
Oui c’est un bon sujet, pourquoi pas. Après, moi je ne suis pas très fort en humour d’observation.
Parlons de ton humour et surtout de ton spectacle que tu donnes à Saint-Etienne à la salle Jeanne D’Arc ?
On va retrouver des thèmes que je fais souvent. Il y aura beaucoup de politique, du social, beaucoup de bite et beaucoup de caca (rire). Car quand on fait trop de politique et trop de social, au bout d’un moment, ces gens deviennent dépressifs. Et le but du spectacle est complètement l’inverse. Donc je suis obligé d’agrémenter avec un peu de pipi caca.
Dans le spectacle tu as remplacé le mot juif par le mot roux. C’est tabou le mot juif dans un spectacle d’humour ?
On peut le faire. J’en ai fait beaucoup, notamment dans mes chroniques sur France Inter. J’avais fait une chronique après les attentats en France où il y avait eu une prise d’otages dans un magasin casher. J’avais dit qu’ils avaient caché les juifs dans leurs frigos. Je disais « Entre les fours et les frigos, l’histoire du judaïsme commence à ressembler à une finale de Top Chef ». Et je rajoutais « ça sera le sujet d’une prochaine chronique intitulée les juifs, foutez-leur la paix, laissez-les à température ambiante ». A la radio ou sur scène, on peut le faire, mais par contre il faut que cela soit bien fait. Après, quel que soit le sujet, si c’est mal fait, c’est vraiment gênant. Donc, non, les juifs ne sont pas un sujet épargné.
Tu te proclames antisystème, c’est quoi pour toi un antisystème ?
Non je ne me proclame pas antisystème. C’est quelqu’un qui m’a proclamé comme ça. Je me proclame juste humoriste. Après, les gens ont tendance à mettre une étiquette comme humour noir, antisystème, anarchiste. Non, mais moi je me proclame juste humoriste.
Maintenant parlons de tes projets ? Je veux des scoops !
Haha, Oui il va y avoir un nouveau spectacle. Je vais continuer à faire des chroniques sur internet. Le nouveau spectacle c’est pour bientôt. Donc tout l’été je vais écrire ce nouveau spectacle. Et dès la rentrée je vais pouvoir le tester sur scène. Et je vais revenir à Saint-Etienne pour vous le présenter. Vous aurez la surprise bientôt.