
Condition sine qua none à leur poursuite d’activité, les restaurants doivent désormais tenir un carnet de rappel, qui consiste donc à renseigner le nom et les coordonnées des clients si des cas de Covid devaient se déclarer. Mais attention aux atteintes possibles au respect de la vie privée.
Ces carnets de rappel sont inspirés des mesures allemandes pour la lutte contre le Covid-19. Mais, elle suscite beaucoup d’interrogations, dont le respect de la vie privée. En outre, ne fait-elle pas doublon avec StopCovid, la fameuse application ? Pour rappel, ces carnets de rappel doivent être transmis aux autorités sanitaires pour la recherche de cas contacts. Ils seront détruits dans un délai de 14 jours.
Première faille du dispositif : rien n’oblige les clients à laisser leurs coordonnées, ou d’en fournir des fausses. Au moins un client par table doit s’y plier. La CNIL rappelle tout de même que les données doivent être sécurisés, qu’elles soient « papier » ou « numérique ». Et surtout que ces données ne soient pas utilisés pour un autre usage (on pense notamment aux newsletters). Mais dans la pratique, un journaliste du Monde a relevé une grosse faille dans le dispositif, comme il le rapporte ici : https://twitter.com/szadkowski_m/status/1313447026227580928
En tout cas, à 42info.fr, on s’interroge sur ces carnets de rappel. La stratégie de contact tracing devait être l’apanage de StopCovid, la fameuse appli au peu de téléchargement. Constatant l’échec de celle-ci, le secteur de l’hôtellerie met en place un mécanisme encore plus dangereux que l’application décriée. Les données sont supprimées après 14 jours, moins de risques de récupération des données. Mais alors pourquoi ne pas avoir demandé à tous l’installation de StopCovid ? Pour la complexité de la tâche demandée aux restaurants. Cela nécessiterait qu’ils vérifient l’installation et l’activation de l’application (avec le Bluetooth allumé), et que chacun ait un smartphone.