
Lancée en 2016, cette liaison permettait aux Roannais de rejoindre Paris Bercy pour des tarifs oscillant entre 12 et 35 euros, selon les données de 2023. Si le voyage durait plus de six heures, cette option représentait une économie substantielle par rapport au train, dont les prix varient entre 80 et 135 euros pour un trajet en 3h15 vers la gare de Lyon.
L’itinéraire comprenait plusieurs étapes intermédiaires : Lapalisse, Moulins, Nevers, Cosne-Cours-sur-Loire et Montargis avant d’atteindre le terminus parisien. La fréquentation s’avérait satisfaisante avec 7 000 à 9 000 passagers annuels selon les déclarations de l’entreprise.
Des usagers contraints de modifier leurs habitudes
Marie, résidente du Coteau, témoigne de l’impact de cette suppression sur ses déplacements familiaux. Cette utilisatrice régulière, qui effectuait un à deux voyages mensuels vers Paris, déboursait entre 40 et 50 euros pour un aller-retour. Elle rapporte avoir observé une diminution progressive de l’offre avant la disparition complète du service.
Ses tentatives de contact avec Flixbus sont restées sans réponse, à l’image de notre propre démarche journalistique auprès du service communication de l’entreprise. Cette absence de communication contraste avec l’ampleur de l’entreprise, qui revendique un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et 81 millions de passagers transportés.
Une intervention parlementaire pour défendre la desserte
Alerté par une habitante du territoire, le député Antoine Vermorel-Marques a adressé un courrier au directeur général de Flixbus, Yvan Lefranc Morin, le 6 juin dernier. Il y dénonce une décision qui compromet la mobilité locale et affaiblit l’attractivité territoriale.
Le parlementaire souligne que Roanne ne dispose pas de liaison TGV directe vers Paris, rendant cette desserte d’autant plus précieuse. Il insiste sur l’importance de cette alternative lors des pics tarifaires ferroviaires ou pour les déplacements de dernière minute.
Des solutions de remplacement limitées et plus coûteuses
Actuellement, le site de Flixbus oriente les Roannais vers l’arrêt de Thiers dans le Puy-de-Dôme, avec des tarifs compris entre 25 et 75 euros selon les créneaux. Les autres alternatives restent Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Lyon ou Chalon-sur-Saône, nécessitant un déplacement préalable.
Cette situation illustre les difficultés persistantes de désenclavement du territoire roannais. Malgré l’amélioration apportée par l’ouverture du tronçon A89 entre Balbigny et La Tour-de-Salvagny en 2013, les liaisons vers Paris demeurent problématiques.
Un enclavement qui perdure malgré les projets
L’abandon du projet POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon), qui prévoyait une seconde ligne TGV avec escale à Roanne, renforce l’isolement de la ville. Cette suppression intervient donc dans un contexte où les solutions de transport vers la capitale restent limitées et onéreuses pour les habitants du territoire.
L’absence de réaction de Flixbus à ce jour laisse planer l’incertitude sur un éventuel rétablissement de cette desserte, pourtant jugée cruciale par les élus locaux pour le dynamisme économique de la région roannaise.