Ils étaient 300 à s’en prendre aux forces de l’ordre et aux commerces. Le préfet de la Loire, Evence Richard, a expliqué que l’état avait mis un dispositif important sur Saint-Etienne.
240 policiers, 450 gendarmes et un escadron mobile de 72 hommes. 800 personnes étaient là pour protéger la population et gérer la situation. Une condition complexe tant il y avait différents profils dans les rues de Saint-Etienne. D’abord, près de 2000 manifestants pacifiques qu’il fallait protéger. Ensuite des casseurs. 300 jeunes qui étaient venus pour dégrader le mobilier public et les commerces.
Samedi après-midi, il y avait un sentiment de chaos entre la place de l’hôtel de ville, où se trouvait le marché de Noël, et la place Jean Jaurès avec sa patinoire, son petit train et sa luge. Cinquante-deux personnes y ont été interpellées. Cinq jeunes interpellés étaient âgés de 14 ans. Du côté des forces de l’ordre, six policiers et quatre gendarmes blessés. Un des gendarme a reçu sur l’épaule un poteau de signalisation en métal jeté depuis le haut d’un immeuble. Les casseurs ont lancé des bombes agricoles, des bombes artisanales, des pavés et des bouteilles en verre.
Pillage des boutiques à Saint-Etienne
Dans le centre-ville de Saint-Etienne, sept vitrines ont éclaté en morceaux, quatre magasins ont été pillés dont la boutique Apple. Huit abris bus de la ville ont été détériorés et une voiture de police incendiée. Pour l’un des commerçants touchés par le pillage « à quelques semaines de Noël », c’est une catastrophe car il faut tout recommander alors que les assurances ne remboursent pas instantanément ».
Les forces de l’ordre ont interpellé une cinquantaine de personnes samedi. Sur le lot, cinq sont âgés de 14 ans. Les casseurs ont été difficiles à interpeller car ils étaient rapides à fuir. D’après le préfet de la Loire, la moitié d’entre eux avait des antécédents judiciaires. Ces derniers venaient notamment des quartiers sensibles de Saint-Etienne et de l’Ondaine.
Le préfet, Evence Richard a parlé d’une « violence gratuite, déconnectée de la raison sociale ». Pour tenter de faire reculer les casseurs, les forces de l’ordre ont lancé 427 grenades lacrymogènes samedi après-midi.
Du côté des gilets jaunes, on regrette évidement la casse. « On n’est pas des criminels, nous, on est là pour demander une vie plus juste ». Lorsqu’on leur demande s’ils sont confiants sur le discours d’Emmanuel Macron lundi soir, on nous répond : « il doit faire des annonces mises en œuvre tout de suite. On veut qu’il nous parle avec respect aussi. » Si le président de la République n’annonce rien de concret pour les gilets jaunes, les manifestants promettent d’être là le week-end prochain.