Au cœur de cette affaire : un passage à tabac violent et des accusations graves, sur fond de tensions liées au démantèlement d’une casse automobile.
Une agression d’une extrême violence
Le 21 novembre 2024, un homme placé sous curatelle, connu pour son handicap psychique, a été victime d’une agression d’une rare violence. Roué de coups, il a écopé de quinze jours d’incapacité temporaire de travail, avec des blessures multiples sur l’ensemble du corps. La victime accuse formellement un quadragénaire de 42 ans d’être l’auteur de ce passage à tabac, affirmant avoir été frappée avec une barre de fer, menacée avec une arme de poing, et emmenée de force dans un cabanon de jardin où des coups de feu auraient été tirés.
Le prévenu, cependant, nie catégoriquement les faits. « Tout est faux », a-t-il déclaré lors de son procès au tribunal correctionnel de Saint-Étienne, dénonçant ce qu’il décrit comme une « manigance » orchestrée dans le cadre d’un conflit de voisinage qui oppose deux familles depuis des années.
Un climat explosif dans la rue de la Rive
Le conflit entre les deux clans, dont l’origine remonte au démantèlement d’une casse automobile située dans la rue, empoisonne le quartier depuis près d’une décennie. Les tensions sont telles que, selon le procureur, « la situation est parfaitement pourrie au plan relationnel ». Si les deux camps s’accusent mutuellement de provocations, ce procès concerne uniquement les faits de violence commis à l’encontre de la victime handicapée, qui serait proche de l’une des familles impliquées.
Lors de l’audience, l’accusé s’est défendu avec véhémence, affirmant être victime d’un complot et niant avoir porté des coups. Il a néanmoins reconnu être en possession d’une bombe lacrymogène « pour se protéger dans ce quartier », ainsi que d’un pistolet retrouvé lors d’une perquisition, tout en précisant que ce dernier était « défectueux ».
Un contrôle judiciaire contesté
Depuis les faits, le prévenu est soumis à un contrôle judiciaire qui l’oblige à rester éloigné de La Grand-Croix, une mesure qu’il considère comme une punition injuste. « Je suis condamné à vivre loin de mes parents », a-t-il déploré à la barre, avant d’être rappelé à l’ordre par le juge : « Vous auriez préféré être placé en détention provisoire ? ».
Les réquisitions et le délibéré
Le procureur a requis une peine de 36 mois de prison avec sursis, une interdiction de séjour de deux ans à La Grand-Croix et L’Horme, ainsi qu’une amende de 2 000 euros. Il a insisté sur la gravité des faits et des blessures infligées à la victime.
L’avocat de la défense, quant à lui, a plaidé l’instrumentalisation de la justice dans ce qu’il considère comme un conflit local plus large. Il a cherché à minimiser l’implication de son client, niant l’existence d’une véritable relation de voisinage entre les deux clans en guerre.
Le tribunal a décidé de mettre son jugement en délibéré.