
Aux alentours de minuit trente, ce quinquagénaire au volant de son utilitaire s’est retrouvé nez à nez avec un mastodonte de la route roulant à contresens à hauteur de Rive-de-Gier. « À dix secondes près, c’était mon heure », témoigne-t-il à nos confrères du Progrès encore secoué par cette rencontre improbable. Parti de Clermont-Ferrand avec son épouse qui le suivait dans un second véhicule, le couple avait choisi de voyager de nuit vers leur destination drômoise pour « rouler tranquille ». Une tranquillité rapidement perturbée.
Un bolide de plusieurs tonnes lancé comme un missile
Le récit de Sébastien est glaçant : après avoir doublé une voiture et s’être rabattu, il a vu surgir face à lui un poids lourd lancé à vive allure. « Il roulait à tombeau ouvert en faisant des appels de phare », raconte-t-il. Selon son témoignage, l’ensemble routier circulait sur la voie rapide tandis que lui-même roulait paisiblement à 90 km/h.
Le choc de cette vision a été tel que Sébastien n’a même pas eu le temps d’être effrayé. « Pour le cerveau, c’est totalement incohérent de voir arriver un poids lourd à fond face à soi », analyse-t-il avec recul.
Après avoir alerté les secours, Sébastien a souhaité savoir ce qu’il était advenu du chauffeur imprudent. Les réponses obtenues auprès des autorités l’ont laissé perplexe : si la Direction interdépartementale des routes confirme avoir aperçu le camion sur les caméras de surveillance, elle reconnaît également que ces dispositifs ne permettent pas de lire les plaques d’immatriculation.
« Aujourd’hui, on vous flashe pour deux kilomètres heure au-dessus ou pour un horaire de stationnement dépassé. Mais là, on n’est pas capable de retrouver quelqu’un qui met en danger la vie des autres ? » s’indigne Sébastien dans les colonnes du Progrès.
Une route tristement habituée aux contresens mortels
Malheureusement, l’A47 n’en est pas à son premier drame lié à des conducteurs roulant à contresens. En août 2022, une collision frontale entre une Fiat 500 et une Citroën C3 a coûté la vie à trois personnes. En 2018, un conducteur avec 2g d’alcool dans le sang a parcouru 12 km à contresens avant d’être arrêté. En 2015 et 2013, d’autres incidents similaires se sont produits, certains mortels.