
Marquée par sa dureté et convaincue de l’avoir déçue, Haley (Kaya Scodelario) ne parle plus à ce père dépressif qui a failli la dégoûter de la natation. Quant à lui, il se moque bien de la tempête qui s’annonce et préfère rester dans la petite bicoque familiale menacée par les eaux de Floride. Ils vont s’y retrouver encerclés par des prédateurs à écailles, et heureusement pour eux, ils auront Alexandre Aja (La Colline a des yeux, Mirrors, Piranha 3D) pour guide dans Crawl. Le film arrive à Saint-Etienne le mercredi 24 juin 2019.
A Saint-Etienne, « Crawl » va faire frissonner le public. Attention, ici pensez a apporter votre diplôme de bon nageur. Voila l’histoire de « Crawl » : Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
VIDEO : interview du réalisateur de Crawl, Alexandra Aja
À la fois film catastrophe, home-invasion et vrai récit d’horreur, Crawl marque tout d’abord pour la précision de sa mise en scène, notamment au travers d’une utilisation habile de son décor. Toute une partie du film se déroule en effet dans ce fameux sous-sol, segmenté de tuyaux en tous genres, qui sont utilisés comme des vecteurs du récit, en découpant de véritables « territoires » d’images. Le film revient à un stade primaire de la survie, poussant ses personnages à se confronter à la violence chaotique de la nature. Là où Piranha 3D était marqué par une forme d’hystérie comique, Crawlse caractérise par une brutalité moite et étouffante, faisant varier le rythme de l’horreur au sein de cette course à la survie dans laquelle sont plongés les personnages.
Là encore, le film exploite au mieux ses monstres, en faisant d’eux des chefs d’orchestre de l’horreur. Ainsi, les alligators peuvent aussi bien déchirer nos oreilles de leurs pas lourds et de leur grondements carnivores, qu’ils peuvent instaurer un climat de tension paranoïaque en restant silencieusement au fond de l’eau.

EN EAUX TROUBLES
Cette efficacité, voire cette intelligence de la mise en scène, peine cependant à combler les nombreux poncifs scénaristiques du film. On se serait par exemple passé de la métaphore vraiment lourde de la réconciliation entre le père et la fille au travers de leur survie, qui, outre ses dialogues artificiels, vient plomber le rythme du film. Relevons néanmoins cette jolie idée du passé de compétitrice sportive de l’héroïne, source d’un dépassement de soi dans la survie, dont le personnage du père s’avérera être un acteur indispensable.
Découvrez la bande-annonce :
Au final, le Crawl d’Alexandre Aja demeure un film efficace, qui traite sérieusement son sujet, sans pour autant réinventer le genre dans lequel il s’inscrit, en raison d’un scénario archétypal et prévisible.
Avant-Première de Crawl à Saint-Etienne le 23 juin à 20h à L’Alhambra et au Family Cinéma de Saint-Just-Saint-Rambert à 20h45.