
D’un côté, Diane Gouhier, présidente de l’association Cœur sur pattes basée à Génilac, poursuivie pour le vol d’une chienne nommée Riya à La Fouillouse. De l’autre, la propriétaire de l’animal, accusée de maltraitance.
Un sauvetage ou un vol ? Deux versions s’affrontent
Le 9 avril 2023, Diane Gouhier affirme avoir été alertée via les réseaux sociaux concernant une chienne abandonnée près de containers à poubelles à La Fouillouse. une chienne prostrée, affamée, anémiée, déshydratée. Selon elle, face à l’urgence de la situation et l’absence de réponse de la propriétaire, elle a pris l’initiative d’emmener l’animal chez un vétérinaire.
La propriétaire conteste fermement cette version, admettant que sa chienne souffrait effectivement de prolapsus récurrents, mais qu’elle les soignait systématiquement. Son vagin n’était pas beau, mais pas nécrosé et elle n’était pas mourante. Elle explique que Riya se serait échappée après que son jeune fils ait laissé la baie vitrée ouverte, et affirme disposer d’installations adaptées pour ses animaux.
Un conflit qui s’enlise depuis deux ans dans la Loire
« Cela fait deux ans que l’on m’a volé ma chienne et je ne sais toujours pas où elle est, » raconte le propriétaire. Il affirme avoir envoyé un message au vétérinaire indiquant qu’elle arrivait sous 25 minutes. À son arrivée, Riya avait disparu, ce qui l’a conduite à déposer plainte pour vol.
De son côté, Diane Gouhier justifie son action par l’urgence médicale : « Je ne pouvais pas la laisser malade. Elle affirme que la chienne vit aujourd’hui heureuse dans une famille d’accueil et refuse catégoriquement de la restituer malgré la demande des enquêteurs.
Des accusations réciproques particulièrement graves
Le conflit s’est envenimé avec des accusations de trafic de chiots lancées par la présidente de l’association : la femme ferait un trafic de chiots, sans les autorisations nécessaires. La propriétaire réfute vigoureusement ces allégations, soulignant que ses chiens sont inscrits au Livre des origines français, qu’ils sont tous pucés par le vétérinaire et qu’elle dispose des certificats de suivi vétérinaire.
La justice ligérienne face à une décision délicate
La procureure n’a pas retenu les accusations de maltraitance animale car cette maltraitance n’ayant jamais été constatée. Elle a requis contre la présidente de l’association un ajournement de peine pour permettre la restitution de la chienne.
L’avocate de la défense, Me Béal-Cizeron, a plaidé la relaxe et le maintien de Riya dans sa famille d’accueil actuelle, estimant que la propriétaire ne mérite pas de s’occuper de cette chienne. »
Le tribunal de la Loire rendra son verdict le 5 mai prochain, dans une affaire qui soulève d’importantes questions sur les limites de l’intervention des associations de protection animale dans notre département.