C’est ce qu’a souligné Denis Celle, adjoint à la culture, lors du dernier conseil municipal. « Nous avons accueilli 56 000 spectateurs en 2023, alors qu’il en faudrait 70 000. » Bien que cette progression soit encourageante par rapport à 2022, où seulement 44 000 entrées avaient été enregistrées, l’objectif est encore loin d’être atteint.
Un déficite de 20 000 euros en 2023
Les finances, elles, restent fragiles. « En 2022, le déficit s’élevait à 70 000 euros. En 2023, il est de 20 000 euros. Ces pertes ont pu être absorbées grâce à la gestion rigoureuse du Majestic », a précisé l’élu à nos confrères du Progrès. La ville peut venir en aide au Majestic à hauteur de 15 000 euros dans le cadre de la délégation de service public, avec une variation de plus ou moins 5 %, mais pas au-delà, conformément à la réglementation établie en 2022, valable jusqu’en 2027. Et après ?
Ensuite, il faudrait que la ville revoie cette aide liée à la délégation de service public pour la porter à 50 000 euros. Toutefois, cette somme devra être utilisée de manière judicieuse et réfléchie.
« Ne serait-il pas temps d’engager une réflexion sur l’avenir du Majestic et ce qu’il devrait devenir ? » a proposé Anne-Sophie Putot, élue d’opposition (L’Élan citoyen). Elle a exprimé son regret face à la fermeture du cinéma le mardi soir, à l’absence de projections en soirée le dimanche, ainsi qu’au nombre limité de pièces de théâtre proposées. « Avec l’essor des plateformes de streaming et cette nouvelle manière de consommer la culture, il serait nécessaire de repenser l’offre culturelle pour qu’elle soit plus en phase avec notre époque. Pourquoi ne pas relancer les ciné-débats ou les séances “coup de cœur” qui existaient autrefois ? » rapporte l’élue.
Comment se réinventer ?
Mais pour se réinventer, il faut des moyens. D’ailleurs, les élus s’accordent à dire que les spectacles coûtent cher. Augmenter le prix d’entrée du cinéma ? « Augmenter le prix n’est pas une bonne solution, 22 euros pour cinq films, il ne faut pas que ça change », affirme Denis Celle. Du côté de Jean-Paul Chartron : selon lui, la fréquentation dépend évidemment des films à l’affiche, mais aussi de l’environnement du cinéma : « Les spectateurs vont à Saint-Étienne parce que l’environnement y est animé, ils peuvent manger, boire un verre… Notre cinéma, en revanche, semble isolé, comme perdu dans l’obscurité. Il faut que les gens aient envie de venir, et c’est un défi de taille à relever », a-t-il déclaré dans le Progrès. Si personne ne parle de fermeture, les solutions n’ont pas encore été trouvées pour stabiliser les finances.