La préfecture, en réponse à ces accusations, assure que les contrôles nécessaires ont été réalisés. Cette déclaration s’inscrit dans un climat tendu, où le conseil municipal a été marqué par de nombreuses attaques contre le maire, principalement autour des controverses politiques liées aux sondages révélés par la Chambre régionale des comptes. Toutefois, avant que ces débats ne prennent le dessus, Gaël Perdriau a pris soin de mettre en lumière ce qu’il considère comme une défaillance préoccupante de la part de la DDPP concernant la gestion des élevages clandestins, problématique qui semble, selon lui, largement négligée par l’administration concernée.
La DDPP accusée d’inaction par Gaël Perdriau
Au cours de son intervention, le maire n’a pas mâché ses mots. « J’attends de la DDPP qu’elle applique la même rigueur dans sa lutte contre les élevages clandestins que dans d’autres domaines de régulation », a-t-il déclaré. Gaël Perdriau reproche à l’autorité compétente de faire preuve d’un laxisme inadmissible face à une situation pourtant alarmante. Selon lui, plusieurs signalements ont été transmis à la DDPP, mais ceux-ci n’ont donné lieu à aucune suite concrète. « Cette institution se montre défaillante », a-t-il ajouté à nos confrères du Progrès, pointant du doigt ce qu’il appelle « une procédure permissive ». Ce manque de fermeté, d’après le maire, permet aux éleveurs clandestins de camoufler leurs activités illégales, notamment en se conformant temporairement aux normes lors des rares inspections.
Un appel à une coopération renforcée
Gaël Perdriau n’est pas seul à exprimer son mécontentement. Véronique Falzone, conseillère municipale en charge du bien-être animal, a rejoint l’indignation du maire en déplorant l’inefficacité de l’action publique face à ce fléau. « Les responsabilités se diluent, et pendant ce temps, les éleveurs clandestins continuent leurs activités sans être inquiétés », a-t-elle affirmé. La conseillère a tenu à saluer l’action des services municipaux, de la fourrière et de la SPA, mais a souligné le besoin urgent d’un soutien plus ferme de l’État. « Il nous manque un véritable levier d’action. Malgré la loi de 2021 contre la maltraitance des animaux, notre champ d’intervention demeure très restreint. Nous ne pouvons pas pénétrer dans les domiciles pour constater ces faits », a-t-elle expliqué.
Selon Mme Falzone, la situation devient préoccupante, avec une augmentation des cas d’abandons et d’achats compulsifs d’animaux. Elle estime que la réponse de l’État est insuffisante et que les mesures actuelles sont loin de répondre aux attentes des municipalités et des associations impliquées. « Ce sont les animaux qui, au final, souffrent de cette inertie. Il est impératif de mettre un terme à cette situation, car elle continue de se dégrader », a-t-elle conclu, appelant à une mobilisation urgente.
La préfecture rétorque et défend la DDPP
Face à ces accusations graves, la préfecture de la Loire, qui supervise la DDPP, a tenu à réagir en détaillant les actions entreprises. « La DDPP a bien reçu plusieurs signalements de la part de la municipalité de Saint-Étienne entre 2022 et 2024, incluant trois cas, dont deux spécifiquement relatifs à des élevages canins », a indiqué un représentant. Cependant, selon la préfecture, les inspections réalisées n’ont pas permis de constater l’existence d’élevages clandestins au sens strict.
La préfecture a tenu à préciser que pour pouvoir intervenir, la DDPP doit avoir des éléments probants relevant de ses compétences, notamment en matière de protection du bien-être animal, du respect des normes sanitaires et de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). « Pour que la DDPP puisse intervenir, il est impératif que les faits signalés soient clairement étayés et qu’ils concernent des situations récentes. À défaut, nos marges de manœuvre sont limitées », a-t-on rappelé.
En outre, la DDPP peut, en cas de maltraitance avérée des animaux, déclencher des procédures administratives ou judiciaires, pouvant aller jusqu’au retrait des animaux concernés. Cependant, selon la préfecture, les signalements doivent être suffisamment précis pour que ces actions puissent être initiées. « Nous rappelons que toute procédure doit respecter des cadres légaux stricts, afin d’éviter des interventions non justifiées », a ajouté le représentant de la préfecture.
Une question toujours en suspens
Alors que la DDPP se défend d’inaction, les critiques de la municipalité ne faiblissent pas. Pour Gaël Perdriau et son équipe, les réponses fournies ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Le maire stéphanois insiste sur le besoin d’une révision en profondeur des protocoles de contrôle et de sanction, jugeant que la législation actuelle, aussi bien que son application, manquent de fermeté. Il appelle également à une coopération plus étroite entre l’État et les collectivités locales afin de traiter ce problème de manière plus réactive.
La tension entre la municipalité et la préfecture met en lumière une problématique plus large liée à la régulation des activités illégales dans les communes. Elle pose la question du partage des responsabilités entre les différentes instances et de l’efficacité des contrôles dans la protection animale, une thématique de plus en plus au centre des préoccupations publiques. L’issue de ce bras de fer pourrait redéfinir les modalités d’intervention des autorités dans la lutte contre les élevages clandestins, à Saint-Étienne et ailleurs.