Alors que la situation demeure critique, les critiques se multiplient à l’encontre des autorités locales, accusées d’un manque de préparation et d’une gestion défaillante face à cette catastrophe.
Une gestion de crise sous le feu des projecteurs
La maire de Los Angeles, Karen Bass, fait face à une avalanche de reproches depuis son retour d’un déplacement diplomatique au Ghana, survenu en plein cœur de la crise. Son absence au moment où les incendies dévastaient la ville a suscité une vive polémique, cristallisant les frustrations des citoyens.
L’un des principaux problèmes pointés du doigt concerne l’approvisionnement en eau. Dès les premières heures des incendies, plusieurs bouches d’incendie étaient vides ou souffraient de problèmes de pression. De plus, certains réservoirs stratégiques dans les collines au nord-est de Los Angeles étaient en maintenance. Ces défaillances auraient gravement entravé les efforts des pompiers pour contenir les flammes.
Face à ces révélations, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a demandé une enquête indépendante sur les services de distribution d’eau. Il a souligné que ces problèmes d’approvisionnement auraient pu compromettre la protection de certaines zones résidentielles et des couloirs d’évacuation.
Des pompiers en manque de ressources
La polémique s’est également étendue à la réduction du budget des pompiers, une décision prise par Karen Bass avant les incendies. En 2024, le budget du département des pompiers a été réduit de 18 millions de dollars, limitant leur capacité à se préparer et à répondre aux urgences de grande ampleur. Kristin Crowley, responsable des pompiers de la ville, avait déjà alerté en décembre sur les conséquences de cette réduction, déplorant un manque criant de personnel, de casernes et de ressources.
Depuis 2010, le volume des appels d’urgence a augmenté de 55 %, mais le nombre de pompiers reste insuffisant pour répondre efficacement aux besoins d’une ville qui a doublé de taille depuis les années 1960.
Débroussaillage et urbanisation en cause
Les critiques ne se limitent pas aux problèmes logistiques. De nombreux experts dénoncent également le manque de prévention. À Los Angeles, il n’existe aucune obligation légale de débroussailler autour des habitations situées près des zones boisées, un facteur qui aggrave la propagation des incendies. De plus, la construction de nombreuses maisons en bois dans des zones à haut risque accentue la vulnérabilité des résidents.
La complexité du système de lutte contre les incendies en Californie est également mise en cause. La coordination entre les autorités locales, étatiques et fédérales semble insuffisante face à une crise de cette ampleur. À cela s’ajoutent des erreurs logistiques, comme des alertes d’évacuation envoyées par erreur sur les téléphones de certains habitants.
Un défi environnemental sans précédent
Malgré les polémiques, les experts s’accordent à dire que la gestion des incendies en Californie dépasse largement les capacités des systèmes traditionnels de lutte contre le feu. Avec des vents atteignant 160 km/h et des sols ultra-secs, ces incendies se transforment en véritables « vagues de feu inarrêtables ».
Les premières opérations ont soumis le réseau d’approvisionnement en eau à une demande quatre fois supérieure à la normale, mettant en lumière les limites des infrastructures existantes face à des phénomènes climatiques d’une telle intensité.
Un climat politique sous tension
Les incendies de Los Angeles mettent également en lumière les divisions politiques. L’ancien président Donald Trump a appelé à la démission du gouverneur Gavin Newsom, accusant les politiques environnementales démocrates de détourner les ressources en eau. Bien que ces accusations soient largement infondées, elles témoignent d’une instrumentalisation politique de la crise.
Alors que les flammes continuent de menacer la ville, une révision en profondeur des infrastructures, des politiques de prévention et des moyens alloués aux secours semble indispensable pour éviter que de telles catastrophes ne se répètent.