Le camp professoral est en colère. On leur demande d’éviter les notes en dessous de la moyenne, de limiter au maximum les notes inférieures à 10. Pour de nombreux professeurs, le goût de l’effort n’existe plus. La grogne des profs est palpable. « D’un côté, il faut faire un effort sur la notation avec une main légère et de l’autre, on nous demande une moyenne de 14 au bac 2024 », annonce Marie, professeur à Saint-Étienne.
Il n’est effectivement pas simple de noter les élèves cette année. Beaucoup n’ont pas le niveau requis, et ce bac 2024 serait offert comme une pochette surprise dans un Luna-Park. « La qualité des oraux n’est vraiment pas toujours très positive. Les élèves sont parfois dans la dilettante. On ne peut pas mettre 14 à tout le monde, loin de là », rajoute la professeure.
La note du grand oral compte pour 10 % de la note finale au bac général et 14 % en technologie
Depuis 2018, l’oral au bac permet de savoir si l’élève a travaillé son sujet qu’il expose devant deux professeurs, dont l’un n’est pas spécialisé dans la thématique. La note du grand oral compte pour 10 % de la note finale au bac général et 14 % en technologie. Les profs ne comprennent pas vraiment les consignes de leurs directions. Il faut être généreux sur la notation pour avoir une bonne moyenne nationale, mais dans l’autre sens, les recommandations sont : « Soyez honnêtes sur la notation en rapport avec le niveau de l’élève ». La professeure travaillant à Saint-Étienne explique que les consignes ne sont pas claires et qu’en fonction des régions, les demandes ne sont pas les mêmes, ce qui est un casse-tête pour la profession.
Du côté de l’Éducation nationale, c’est le silence. Éric Nicollet du SUI-FSU parle de mauvaises interprétations : « Il n’y a pas vraiment de consigne sur le sujet. Il s’agit d’initiatives locales de certains inspecteurs. Ce n’est pas général ». Pourtant, de nombreux professionnels de l’enseignement affirment avoir reçu ces consignes. En attendant, les élèves révisent dans l’espoir d’obtenir le graal.