Un agent de sécurité demande 5000 € pour sa reconversion professionnelle à un SDF.
Au tribunal correctionnel de Saint-Etienne la présidente Florence Le Gal annonce à l’agent que, certes il est victime d’un coup de couteau à l’abdomen, mais qu’un SDF est un être humain et qu’il a le droit de stationner sur la voie publique.
Cette altercation s’est déroulée le 2 novembre dans le quartier de Centre-Deux.
Le SDF de 33 ans est tranquillement installé sur un banc public. Il est avec son chien et deux autres personnes. L’agent de sécurité qui se dit « chargé par les riverains d’évacuer les SDF » ordonne à tout ce petit groupe de partir. L’agent de sécurité s’est énervé, même ses collègues admettent « qu’il a vu rouge, et qu’ils ont tenté de le calmer sans y parvenir ».
Le SDF tabassé pleure sous les coups, sort un canif pour se défendre et porte un léger coup au niveau de l’abdomen de l’agent de sécurité.
Devant la présidente du tribunal, l’agent de sécurité annonce qu’il en a marre de son travail et il demande au tribunal que le SDF soit condamné à lui verser 5000 euros pour une reconversion professionnelle. Le prévenu ne dit rien et reste prostré dans son box.
Le représentant du parquet, Guillaume Delore, estime qu’il n’y pas eu de perturbation sur la voie publique, cependant, il demande douze mois de prison, dont cinq mois avec sursis, pour avoir utilisé un couteau. Pour la défense, l’avocat du SDF plaide la cause d’un homme perdu et anéanti qui dort dans un parking entre deux voitures pour se protéger du froid.
Le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve pendant dix-huit mois avec obligation de soins, de fixer une résidence et de ne pas porter d’arme. L’agent de sécurité a été débouté de sa demande de reconversion professionnelle.