Une aide conséquente, mais loin de couvrir l’ampleur des dégâts estimés à plus de 20 millions d’euros dans cette seule zone.
Une facture colossale pour le Pilat
Les conséquences de l’épisode méditerranéen du 17 octobre se font toujours ressentir dans les communes touchées. Éboulements, chaussées éventrées, talus effondrés, ponts inutilisables… À La Versanne, l’un des villages les plus sinistrés, le maire André Geourjon donne la mesure du désastre : « Les dégâts représentent deux fois nos recettes de fonctionnement annuelles. »
Le président de la communauté de communes du Pilat rhodanien, Serge Rault, estime que la facture globale atteindra plus de 20 millions d’euros. Une somme gigantesque pour des communes souvent déjà fragiles financièrement. « Nous allons devoir étaler ces travaux sur deux ou trois ans, mais pour de petites communes comme les nôtres, c’est énorme », confie Annick Flacher, maire de Saint-Appolinard.
Le Département mobilise des fonds, mais se dit sous pression
Le Département de la Loire a identifié une vingtaine de chantiers prioritaires dans le Pilat, parmi lesquels la remise en état de la RD1082 à La Versanne, où un glissement de terrain bloque un accès stratégique. Thierry Guinand, directeur général adjoint au Département, précise cependant que d’autres urgences existent ailleurs : « Nous avons 120 autres interventions à mener sur tout le territoire, et nous ne sommes pas magiciens. »
Pour faire face à cette crise, le conseil départemental a déjà débloqué 2 millions d’euros en réserves d’urgence et voté 4 millions supplémentaires début décembre. Au total, une enveloppe de 10 à 12 millions d’euros devrait être affectée, mais elle sera insuffisante. « Nous espérons des aides de l’État, mais elles ne sont ni garanties ni immédiates », souligne Jean-François Chorain, conseiller départemental.
Les communes en difficulté, l’ombre de la fiscalité plane
Du côté des communes, le sentiment d’abandon domine. « On est un peu seuls », déplore Jean-Paul Seneclauze, adjoint à la voirie à Chavanay, qui réclame un pont de secours sur la Valencize, en attendant la réparation du pont de la Tour, dont les travaux sont estimés à 1 million d’euros. Malgré une subvention d’État pouvant couvrir 60 % de ce coût, il restera 400 000 euros à financer, une charge écrasante pour une commune.
Alors que les fonds manquent, la seule solution envisageable semble être une augmentation des impôts locaux. « Nous n’avons jamais été dans une telle situation, financièrement », alerte Serge Rault. « C’est la fiscalité qui devra compenser. »
Une réunion marquée par l’urgence… et la neige
Lors d’une réunion organisée ce 9 décembre à La Versanne pour faire le point sur les travaux, plusieurs élus, dont Georges Ziegler, président du Département, n’ont pas pu rejoindre le lieu à cause des chutes de neige. Mais l’urgence reste palpable : les élus présents, bien que réduits en nombre, ont souligné l’importance d’accélérer les chantiers pour éviter une détérioration supplémentaire des infrastructures.
Alors que les stigmates des inondations continuent d’entraver le quotidien des habitants et d’alourdir la charge des élus, une question demeure : qui viendra compléter l’effort financier nécessaire ? Pour l’heure, la réponse reste en suspens.