Pierrick Courbon est le chef de file d’une liste « Saint-Etienne demain » qui regroupe une partie des formations de gauche. Attaché parlementaire, il est conseiller départemental d’opposition et conseiller municipal.
Comme vous l’avez constaté, à l’occasion des élections municipales 2020, 42info.fr a créé une rubrique temporaire. Nous proposons à un maximum de candidats des communes les plus importantes de la Loire de répondre à trois questions. Chaque interviewé se voit poser trois questions et il dispose au total de 2500 signes pour y répondre. Certains élus répondent parfois très brièvement, d’autres répondent à côté. Notre support n’est pas responsable des ses différentes attitudes. Notre souhait est simplement d’offrir à des candidats l’occasion de mieux se faire connaître ainsi que leur projet. Bonne lecture.
Localement et nationalement, la gauche est aujourd’hui fragmentée. Avez-vous eu un dialogue avec Olivier Longeon pour une éventuelle alliance de second tour ?
Avec « Saint-Etienne Demain », nous avons fait le choix de l’union et du dépassement des clivages stériles. Notre liste rassemble ainsi la plupart des mouvements politiques de gauche, des militants écologistes, ainsi que des citoyens qui ont choisi de franchir le cap de l’engagement politique, parfois pour la première fois. Ce rassemblement, nous l’aurions souhaité naturellement plus large, en particulier avec EELV. Nous avons travaillé à la construction des bases d’une méthode et d’un projet municipal ensemble, pendant plus de 6 mois. Hélas, EELV a fait le choix, à l’issue des élections européennes, boostée par des sondages flatteurs et une logique autonomiste dans presque toutes les grandes villes de France, de rompre l’union et de lancer sa propre campagne. Nous espérons naturellement pouvoir nous retrouver au second tour, sur les bases d’un projet politique clair. Les orientations que semble vouloir donner le candidat EELV à sa liste restent cependant inquiétantes, avec l’arrivée en son sein de plusieurs « marcheurs » de la première heure, qui soutiennent ou soutenaient encore il y a peu, la politique gouvernementale, ses projets écocides et de régression sociale. Notre plateforme municipale n’est pas compatible avec de telles orientations si elles sont maintenues.
Votre campagne est active avec une présence de terrain et une communication bien maitrisée. Pensez-vous que le climat social actuel puisse constituer un élément favorable à votre liste ?
Depuis plusieurs années, les électeurs et électrices de gauche sont déboussolés par la division, les renoncements, les reniements et les trahisons. L’arrivée de LREM dans le paysage politique a rebattu toutes les cartes, mais la promesse initiale de ce nouveau parti « en même temps de gauche et de droite » ne dupe plus personne. Le gouvernement déploie depuis deux ans une politique de droite libérale assumée. La réforme des retraites actuelle suscite une vive opposition dans le camp social. Pour la première fois depuis des années, la gauche politique est unie dans son combat contre cette nouvelle attaque en règle contre nos acquis sociaux : la mobilisation sociale actuelle, en ce sens, donne un regain d’énergie et d’espoir au peuple de gauche. A notre modeste niveau local, nous soutenons fortement cette mobilisation et y prenons toute notre part. Avec « Saint-Etienne Demain », nous allons défendre avec force et conviction un projet politique local complet, résolument de gauche, assurément écologiste et sincèrement humaniste, de nature, nous en sommes persuadés, à redonner de l’espoir et de la fierté aux électeurs stéphanois qui partagent nos idées.
Même si vous vous abstenez d’attaques personnelles, quels sont les dossiers de Gaël Perdriau que vous déplorez le plus ?
Nous faisons le constat que Gaël Perdriau est en échec sur un certain nombre d’engagements majeurs pris devant les Stéphanois en 2014, en matière de sécurité, de commerce de proximité, de propreté ou encore de transition écologique. Derrière un vernis de modernisme assumé, il porte une vision anachronique des mobilités, avec la défense acharnée d’un aéroport moribond et d’un projet autoroutier contesté. Le projet STEEL est une trahison de sa promesse de défendre le centre-ville et incarne là aussi une vision déjà obsolète des modes de consommation. Son mandat aura en outre été marqué par un fort recul des services publics locaux et une véritable faillite de la démocratie participative, avec la disparition des conseils de quartier. Mais l’on retiendra surtout un échec de méthode, avec une gouvernance autoritaire et verticale et des attitudes clivantes préjudiciables aux intérêts de la ville et des Stéphanois.
Patrick Françon