Floriane est notre femme du mois. Cette demoiselle de 25 ans travaille dans l’écologie mais se passionne pour la photographie. Artiste photographe mais aussi modèle, elle aime capturer la fragilité des femmes qu’elle photographie.
C’est sur la Place Jean-Jaurès que je rencontre Floriane Celle, autour d’un verre dans le bar « On Planche sur l’Apéro ». Souriante, elle me parle de la photographie avec passion et m’explique comment elle a débuté la photo. Interview de la femme du mois pour 42info.fr
Ton histoire Floriane, Tu es stéphanoise ?
Oui, je suis née ici, j’ai fait la plus grande partie de mes études à Saint-Etienne et à la fin de mes études je suis partie quelque temps à Montpellier et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à poser pour des photographes. Le rapport à la photo, j’y suis venue lorsque j’étais adolescente. Je suis tombée par hasard sur une page d’une photographe grâce aux réseaux sociaux. Ça m’a plus car elle avait un univers un peu sombre. Je me suis retrouvée dans ce qu’elle faisait. Et ça, c’était en 2010. J’ai débuté comme ça. Pendant que je posais pour les photographes, je les questionnais pour apprendre la base de la photographie. Ensuite j’ai acheté mon premier reflex et je me suis formée toute seule.
Comment te décrirais-tu comme femme ?
Haaa (rire), Si je devais me définir en un mot, je dirais passionnée. Je suis très impulsive et tout ce que je fais, c’est avec le cœur. Je suis quelqu’un de sensible. Par rapport à mon univers de photographe, il a débuté dans la mélancolie et dans un style de femme enfant, mais petit à petit je le sens évoluer dans quelque chose de plus féminin, avec plus d’assurance mais toujours en gardant cette part de fragilité, avec la mélancolie que j’aime toujours bien. Je veux montrer le côté fragile des femmes. Je veux montrer qu’on peut être femme, sans toujours montrer sa force.
Quelle est ta philosophie de vie ?
Pour moi, il faut prendre les choses comme elles viennent, Prendre les échecs pour une force. Si quelque chose ne se passe pas comme je le voudrais, c’est pas grave, ça reste une expérience. Ma philosophie de vie, c’est de prendre toutes les expériences de la vie qui me permettent d’apprendre et d’évoluer. Prendre les choses comme elles viennent. Je me projette beaucoup, je suis quelqu’un qui rêve beaucoup.
Tu es plutôt portrait ou paysage ?
Sans hésitation portrait. Avec les paysage, il faut une lumière particulière, moi, ça ne me parle pas les paysages. Mais il y a des gens qui sont très doués pour ça. J’aime beaucoup les visages. Il y a une interaction qui se passe avec les personnes que je rencontre. Pour les photos de portraits, j’aime cette complicité éphémère. Le modèle doit se montrer tel qu’il est. Les filles que j’ai en modèle ne sont pas typées mode. Elles sont au naturel. J’aime les visages qu’on peut croiser dans la rue. Les standards de beauté, ça me parle moins. Lors de la séance, je pense que je mets à l’aise les modèles parce que je suis une femme. Je sais bien photographier les inconnues, mais si c’est quelqu’un que je connais, j’ai plus de mal. Je n’arrive pas à créer cette complicité éphémère avec mes amis ou ma famille dans une séance photo.
Pourquoi tu préfères photographier une femme, plutôt qu’un homme ?
Je me projette dans mes photos. Il y a toujours une part de moi. Naturellement, je vais plus vers les femmes.
Argentique ou numérique ?
Numérique ! J’aime beaucoup la retouche photo. J’ai eu un argentique à Noël, donc je teste, mais pour le moment, c’est pas quelque chose qui me parle.Avec le numérique je retouche en premier avec Lightroom qui me permet de faire toute ma colorimétrie, et ensuite j’exporte sur Photoshop pour quelques retouches.
Lumière naturelle ou artificielle ?
Toujours en naturelle, je suis plutôt dans le côté artistique et pas forcément dans le côté technique. Pour le moment, ça ne m’intéresse pas d’avoir à gérer une lumière artificielle. J’aime ce côté où je me dis « En ce moment la lumière est géniale, il faut faire la photo maintenant ». En studio il n’y a pas d’imprévu et il n’y a pas l’émerveillement de la lumière qui apparaît seule .
Quelle serait le projet qui te tiendrait le plus à cœur ?
Sans hésiter, ça serait de faire une série de photos à but environnementaliste. Car mon métier est dans ce domaine. Je travaille dans un bureau d’études en environnement. C’est ma première vocation. J’aimerais sensibiliser les gens sur des causes écologiques. Ça réunir les deux choses les plus importantes pour moi. C’est-à-dire, mes valeurs environnementalistes et ma passion pour la photo. Je ferai ça quand je serai prête.
Tes projets ?
J’ai rencontré beaucoup de femmes qui étaient mal à l’aise avec leur corps. Elles ne se voient pas comme moi je les vois. Elles n’ont pas une bonne image d’elles. Un jour j’ai rencontré deux modèles qui s’assumaient très bien. J’ai trouvé ça génial. Je voudrais redonner confiance aux femmes. Je voudrais photographier leurs défauts. Je souhaiterais qu’elles ne les voient pas comme des défauts. Ça, c’est mon ambition, ce vers quoi j’ai envie d’évoluer.
On va s’écarter du sujet de la photo. Quelles sont les applications que tu utilises le plus sur ton smartphone ?
Instagram forcément. Pinterest, Waze pour le trafic, éviter la police et les accidents. Une application que j’adore, Leboncoin (rire). J’adore passer du temps dessus. Je regarde les vieux objets. La vaisselle en faïence aussi. J’ai acheté des meubles d’occasion afin de redonner une seconde vie aux objets. J’ai arrêté d’acheter n’importe quoi (rire) mais ça m’arrive d’aller à Emmaüs et de trouver des objets et de les insérer dans mes photos de portrait.
Comment tu te vois dans cinq à dix ans ?
Avec des gosses (rire). Je suis quelqu’un de simple. Les gens ont peut-être l’image de moi d’une fille torturée ou froide, mais dans la vie de tous les jours je suis très simple.J’aimerais vivre dans la montagne. J’ai envie de voir du pays. J’adore le Pilat qui me ressource énormément. Mais c’est vrai que j’ai besoin de voir aussi autre chose.Je voudrais vivre dans une maison avec que des choses achetées sur leboncoin (rire).
Tes conseils pour débuter dans la photo ?
Je dirais qu’il faut tout d’abord savoir pourquoi on fait de la photo. Il ne faut pas que ça soit parce que c’est la mode. Il faut avoir une sensibilité et un truc à exprimer. A partir de là, il faut savoir ce que tu as envie de raconter. Il faut être à l’écoute de ce que tu as envie de faire. Il ne faut pas imiter les autres. Faut rester soi. Il faut s’entraîner, faire beaucoup de photos, comprendre comment fonctionne ton appareil photo. Faut prendre en compte la personne en face si on fait des portraits. Il faut être à l’écoute de l’autre. C’est aussi très bien de rester amateur. Il ne faut rien attendre de la photo. Si on attend beaucoup on se met la pression et tu vas peut-être faire des choses qui ne te ressemblent pas. Il faut laisser venir les choses seules. Il y a beaucoup de personnes qui recherchent trop la reconnaissance.
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© Crédit photo : Floriane Celle