Plusieurs PMU à Saint-Etienne ont fermé selon le journal Le Progrès. Nous allons en savoir un peu plus sur cette fuite des PMU en France. 42info.fr a rencontré Jeanine, gérante depuis 30 ans de plusieurs PMU, d’abord sur la côte d’azur et ensuite dans le Forez. Explication avec elle de la fuite des clients.
« C’est une question de génération », annonce Jeanine. « Il y a 30 ans, tout le monde allait au PMU jouer. Du petit ouvrier au cadre supérieur. Aujourd’hui, ça a changé. Les jeunes ne suivent plus leurs parents au PMU. Avant c’était un rendez-vous générationnel. Les parents et les grands-parents se retrouvaient avec les amis pour boire un café ou un verre de rouge. Et les enfants venaient s’amuser avec leurs copains. Ils commandaient un chocolat ou un jus d’orange avec un croissant ».
« On a perdu la vie de famille dans les PMU de Saint-Etienne »
« Les familles sont parties, c’est moins festif. Ce n’est plus le lieu de rencontre » énonce Jeanine. Il faut comprendre aussi que beaucoup de joueurs sont partis sur internet. Le numérique est passé par là et on joue sur son smartphone sans passer par un PMU. Dans certains, il faut un temps fou pour récupérer ses gains.
Sur le numérique ça va plus vite. Du côté du Lutetia, près de la place Bellevue, les bornes sont vieillissantes. Elles posent souvent des problèmes. Jeanine a peut-être une solution : « Il faut remettre de la vie aux cœurs des PMU de France, soigner le matériel, le marketing, et surtout attirer une nouvelle clientèle qui ne connaît pas ce service. Il faut créer des événements dans les PMU de la Loire et à Saint-Etienne».
Deux bars PMU ont fermé à Saint-Etienne
A l’angle de la place Jean-Jaurès et de la rue d’Arcole à Saint-Etienne, le Vincennes a baissé le rideau. A la place, rien à voir, un restaurant québécois frites. Autre fermeture à Saint-Etienne, le PMU Le Parilly. A une époque, c’était un très gros point de vente, un lieu où tout le monde venait. Un des plus gros commerces du quartier. Mais le nouveau gérant du PMU a voulu faire des changements. « Et parfois, les gens n’aiment pas le changement, il faut faire des modifications parcimonieuses », comme l’explique Jeanine. Au PMU Le Parilly, le nouveau gérant souhaitait un bar plus classique, il avait décroché les télés qui diffusaient les courses. Il a perdu les clients de PMU.
Internet a tué les bars PMU
Dans le même temps que les bagarres repoussent les « vieux parieurs », internet n’incite pas à se déplacer. Ce schéma est sensiblement le même que celui observé avec les commerces dits « lambdas ». Aujourd’hui, les leaders du commerce en ligne tels qu’Amazon, ou Price Minister tuent à petit feu les petites boutiques. Principal argument pour sauver ces commerces : la qualité et la capacité de se faire conseiller. Pour ce qui est des paris hippiques, les cotes sont les mêmes dans les bars ou en ligne et il n’est pas difficile de trouver des conseillers sur internet. Ainsi, les parieurs misent depuis chez eux et regardent les courses devant leur télé. Le pari est un loisir en pleine mutation, en même temps que la société. Dans ce sens, les bars PMU se font de plus en plus rares, au grand dam des anciens habitués, mais il s’agit là bien d’une espèce en voie de disparition.